Le gouvernement avait déjà interdit de voyage 15 personnes, dont des responsables de la Banque centrale, y compris un fils de l'ex-présidente Ellen Johnson Sirleaf, à la suite de l'ouverture d'une enquête sur cette affaire qui secoue ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest depuis la mi-septembre.
Trente-cinq personnes au total, soupçonnées de vouloir quitter le pays, sont à présent visées par une ordonnance judiciaire "Ne Exeat Republica" (non-sortie de la République) prise le 27 septembre et dont l'AFP a obtenu une copie samedi.
Adressée aux forces de l'ordre, cette ordonnance stipule que ces personnes devront, si elles tentent de quitter la capitale Monrovia ou de passer la frontière, être "présentées au tribunal pour répondre aux charges criminelles portées contre elles par la République du Liberia par l'intermédiaire du ministère de la Justice".
Le document ne précise pas de quelles charges il s'agit.
La liste élargie comprend Milton Weeks, gouverneur de la Banque centrale sous la présidente Ellen Johnson Sirleaf, à laquelle a succédé en janvier George Weah, Charles Sirleaf, fils de Mme Sirleaf qui travaille dans cette institution depuis les années 2000, qui figuraient déjà sur la première liste, ainsi que des employés de la Banque centrale.
L'administration du président George Weah avait annoncé il y a deux semaines l'ouverture en août d'une enquête sur l'entrée de sacs et de conteneurs remplis de billets de dollars libériens pour un montant de 15 milliards (97 millions de dollars américains ou 83 millions d'euros) destinés à la Banque centrale en 2017 et début 2018.
Pendant plusieurs jours, des informations dans la presse et sur les réseaux sociaux, alimentées par des déclarations imprécises de responsables, ont fait état de la disparition pure et simple de ces billets entre le port et l'aéroport de Monrovia et la Banque centrale.
Mais les nouvelles autorités se sont employées à démentir, tout en reconnaissant qu'elles n'avaient pas été informées des décisions concernant l'impression de billets prises sous l'ancienne administration.
George Weah a réclamé de la "patience" à ses concitoyens, se disant "certain de parvenir à une conclusion logique" à la fin de l'enquête, ajoutant que "si d'aucuns se sont rendus coupables de malversations financières, ils en seront tenus entièrement responsables".
Avec AFP