La saison des primaires n'était toutefois pas formellement terminée et les électeurs de Virginie occidentale votaient mardi pour les investitures des deux partis, ainsi que les électeurs républicains du Nebraska.
L'ancienne secrétaire d'Etat et Première dame des Etats-Unis doit encore battre le sénateur du Vermont Bernie Sanders, qui galvanise les foules, notamment les jeunes, avec un discours indigné contre les inégalités et les élites. Mais s'il pourrait largement remporter la Virginie occidentale mardi, l'avance de Hillary Clinton en nombre de délégués chargés de choisir le candidat démocrate semble désormais insurmontable.
Du côté républicain, le magnat de l'immobilier est seul en course depuis une semaine, et un duel Clinton/Trump semble se concrétiser pour l'élection de novembre.
Mais le sénateur du Texas Ted Cruz, ex-rival le plus sérieux de Donald Trump, a envoyé des signaux contradictoires mardi en n'écartant pas un retour en course, si jamais les électeurs du Nebraska votaient majoritairement pour lui mardi (il figure toujours sur les bulletins de vote, bien qu'il ait suspendu sa campagne mardi dernier).
"Je ne retiens pas mon souffle, je suppose que cela n'arrivera pas", a-t-il dit, interrogé par l'animateur de radio ultra-conservateur Glenn Beck, qui le soutenait pendant les primaires. "La raison pour laquelle j'ai suspendu ma campagne la semaine dernière est qu'avec la défaite dans l'Indiana, il n'y avait pas de chemin possible vers la victoire. Si cela changeait, nous répondrons de façon appropriée".
En attendant, Ted Cruz reviendra mardi à son poste de sénateur à Washington, son mandat ne se terminant qu'à la fin de 2018. Un autre ex-candidat des primaires, le sénateur de Floride Marco Rubio, est revenu en mars, et a fait savoir lundi qu'il n'était pas intéressé par le poste de colistier de Donald Trump pour la présidentielle.
Donald Trump essaie cependant de calmer le jeu dans le parti républicain, après que plusieurs figures ont annoncé qu'elles refusaient de le soutenir. Le milliardaire rencontrera jeudi les chefs républicains du Congrès au Capitole à Washington, une visite qui s'apparente à un mini-événement politique.
Il devrait être fortifié par des sondages parus mardi, en forme de coup de poing pour Hillary Clinton qui se retrouve au coude-à-coude contre lui dans trois Etats-clés de la présidentielle: Pennsylvanie, Floride, Ohio.
"A six mois de l'élection", le 8 novembre, "la course présidentielle entre Hillary Clinton et Donald Trump dans les trois Etats les plus décisifs, la Floride, l'Ohio et la Pennsylvanie, est trop serrée pour en prédire l'issue", analyse Peter Brown, directeur adjoint de l'institut de sondages de l'université Quinnipiac.
En Floride et en Pennsylvanie, Hillary Clinton arrive devant Donald Trump mais d'une très courte avance (43% des suffrages contre 42%), dans la marge d'erreur de 3 points. Dans l'Ohio, le milliardaire gagnerait contre Hillary Clinton, avec 43% contre 39%.
Bernie Sanders, en revanche, l'emporterait dans les trois Etats. Il devrait se saisir de ces chiffres et de son éventuelle victoire mardi en Virginie occidentale, pour tenter de convaincre les superdélégués démocrates de changer d'allégeance à la convention de Philadelphie, en juillet. La plupart se sont en effet engagés à voter pour Hillary Clinton, lui assurant son immense avance.
"La faiblesse des républicains chez les électeurs issus de minorités est bien connue. Mais la raison pour laquelle cette course est si serrée vient de la faiblesse historique de Clinton chez les hommes blancs", souligne Peter Brown. Hillary Clinton fait mieux que Donald Trump chez les femmes et les minorités.
Les deux candidats sont en tout cas presque aussi impopulaires dans les trois Etats, selon les résultats du sondage, qui sont toutefois à manier avec précaution. Au niveau national, la démocrate mène ainsi en moyenne de plus de 6 points sur le républicain, selon les sept dernières enquêtes.
Le gourou américain de la statistique électorale Nate Silver, s'est agacé des nombreuses réactions que le sondage Quinnipiac a suscitées. "Il est encore tôt. Trump pourrait gagner. Il pourrait aussi perdre de très loin", martèle-t-il sur Twitter.
Avec AFP