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Nouvelles manifestations au Soudan


Les forces de l'ordre utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants à Khartoum, au Soudan, le 25 décembre 2018.
Les forces de l'ordre utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants à Khartoum, au Soudan, le 25 décembre 2018.

Des soutiens du président soudanais Omar el-Béchir prévoient de tenir mercredi un rassemblement prorégime dans la capitale Khartoum, alors que la police a dispersé dimanche à coups de gaz lacrymogènes des manifestations antigouvernementales dans plusieurs villes du pays.

Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation déclenché par la hausse du prix du pain et les pénuries dans un pays en plein marasme économique. Les protestations se sont vite transformées en un mouvement contre le régime de M. Béchir qui s'est emparé du pouvoir par un coup d'Etat en 1989.

Au moins 19 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants et l'ONU a appelé à une enquête indépendante.

Dimanche, le ministre soudanais du Travail, Bahar Idris Abou Garda, a annoncé qu'un rassemblement prorégime aurait lieu mercredi dans le jardin Green Yard à Khartoum. C'est le premier de ce genre organisé depuis le début des manifestations antigouvernementales.

Ce rassemblement "exprimera le choix du peuple soudanais et répondra à la crise actuelle", a déclaré, lors d'une conférence de presse, M. Idris, un ancien chef rebelle du Darfour qui a ensuite rejoint le gouvernement.

Dimanche, de petits groupes de manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés dans des quartiers du centre-ville de Khartoum au lendemain d'un appel à une marche en direction du palais présidentiel, lancé par une association.

- Manifestants dispersés -

Mais la police anti-émeute est rapidement intervenue et a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes, a indiqué un témoin.

"Les policiers ne permettent même pas des rassemblements de dix personnes", a dit ce témoin à l'AFP.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants fuyant les tirs de gaz lacrymogènes de la police, courant dans des rues du centre-ville.

L’Association des Professionnels soudanais, constituée d'enseignants, de médecins et d'ingénieurs, avait appelé samedi ses partisans à se rassembler dimanche pour une marche vers le palais présidentiel. D'autres marches similaires avaient été bloquées par les forces de sécurité ces derniers jours.

"Nous allons marcher vers le palais dimanche pour appeler le président Béchir à démissionner", avait déclaré cette association.

Dimanche, des manifestations ont également eu lieu dans la ville de Madani (centre), selon des témoins, et des protestataires ont scandé "paix, justice, liberté". Une autre s'est tenue à Atbara (nord), où a débuté le mouvement de contestation.

Plusieurs leaders de l'opposition, des militants et des journalistes ont été arrêtés par le Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) depuis le début des protestations.

Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et à une grave crise monétaire.

Plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant. Le manque important de devises étrangères a notamment compliqué l'importation de certains médicaments par les entreprises pharmaceutiques soudanaises.

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