"Des infiltrations de voyous de Mbanza-Lemba (quartier populaire et pauvre près de l'Unikin) sont à l'origine des troubles signalés à l'Université de Kinshasa où le calme est revenu. La police a rétabli l'ordre public", a déclaré à l'AFP le général Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa.
"Nous avons libéré tous les étudiants arrêtés, mais les voyous sont restés en détention et seront remis à la justice", a ajouté l'officier.
"Des heurts se poursuivent toujours, des policiers tirent à balles réelles en l'air et des gaz lacrymogène sur nos habitations. Nous répliquons avec des jets de pierre pour nous défendre", a déclaré à la mi-journée un étudiant en biologie interrogé par l'AFP.
"Des policiers sont partout sur le campus. Ils arrêtent les passants, les dépouillent de leurs téléphones, argent et sac. Nous sommes repliés chez nous", a ajouté à l'AFP au téléphone un autre étudiant de la faculté des sciences.
Dans la matinée, une ambassade européenne a prévenu par SMS ses ressortissants "d'éviter les abords de l'université au moins pour la journée" en raison de "caillassages en cours".
Deux étudiants congolais sont morts la semaine dernière après avoir été blessés par des tirs de la police sur le campus alors qu'ils manifestaient pour la reprise des cours.
"Le policier qui avait tiré a été arrêté, il sera jugé et condamné", a promis le ministre de l'Enseignement supérieur Steve Mbikayi.
L'opposition congolaise a dénoncé "un usage excessif et disproportionné de la force" et "les carences de l'appareil sécuritaire en RDC" par la voix de l'un de ses candidats, Martin Fayulu.
"Pourquoi une telle barbarie?", s'est interrogé sur Twitter Félix A. Tshisekedi, l'autre opposant-candidat qui a dénoncé "un crime de plus à mettre au bilan" du régime du président Kabila.
Depuis le 12 novembre, les étudiants de Unikin manifestent pour réclamer la levée de la grève de leurs professeurs entamée depuis deux mois sur des questions salariales.
Une réunion des professeurs de l'Unikin est prévue mardi afin de déterminer la suite à donner au mouvement de grève après des négociations avec le gouvernement, selon des médias locaux.
Avec AFP