La Ntcham est bien plus qu’une danse : c’est un véritable mouvement culturel qui a conquis la jeunesse gabonaise. Née dans les prisons, elle reflète la violence des quartiers populaires de Libreville, où elle incarne la résistance et l’expression des jeunes face aux difficultés sociales.
Aujourd'hui, la Ntcham s’est étendue au-delà des ghettos, touchant divers milieux sociaux, tout en conservant ses racines profondes dans les réalités urbaines du Gabon.
Des artistes comme Honi Mr Vavwa et son groupe s’entraînent dans des quartiers comme « Texas », à Libreville, où les pas de claquettes et les mouvements synchronisés sur des rythmes afro résonnent dans les rues.
Pour Honi, la Ntcham n’est pas un appel à la violence, mais plutôt une manière de faire entendre les voix des jeunes en quête d’opportunités.
"Il n’y a qu’un jeune qui vit dans nos quartiers pour comprendre ce que signifie la Ntcham. Ce n’est pas un mouvement d’incitation à la violence, ni à la haine, non ! On a des exemples d’artistes qui viennent d’en bas, et qui aujourd’hui, grâce à leur travail, réussissent et rentrent dans des lieux où ils ne pensaient pas entrer un jour. Il y a des danseurs de la Ntcham qui vivent de leurs œuvres", explique Juve Pemesso Honi, artiste de la Ntcham.
Avec des figures emblématiques comme l’Oiseau Rare, Eboloko, ou le « Général » Itachi, la Ntcham a dépassé le simple cadre de la danse pour devenir un phénomène de société.
Les thèmes abordés dans leurs morceaux vont de la violence des rues aux espoirs d’un avenir meilleur, avec des messages d’amour et de solidarité.
"On s’entraîne tous les jours. On peut dire que ce sont les artistes en vue qui nous inspirent. Danser la Ntcham, c’est aussi faire passer des messages au gouvernement pour qu’il revoie les conditions de vie des jeunes des quartiers précaires", ajoute Arnaud Guet Bolo, danseur de la Ntcham.
Aujourd'hui, pour se faire connaître au-delà des frontières du Gabon, les artistes de la Ntcham misent sur les réseaux sociaux, une stratégie de promotion innovante pour étendre leur influence à l’international.
Fallone Edambo Makata, spécialiste de la Ntcham et responsable du Pool audiovisuel à Urban FM, conclut : "Ce sont des personnes qui ont su se remettre en question et qui ont pris leur destin en main. Ils se servent de cette musique pour raconter leur vécu, pour partager leurs mauvais moments, mais aussi pour conseiller et prôner de l’amour".
"Je pense que si on insiste avec le mouvement, on peut se faire entendre par notre musique", souligne Honi Mr Vavwa.
Pour se faire connaitre au- delà des frontières gabonaises, les artistes de la N'Tcham mettent au point des stratégies de promotion qui reposent quasi-exclusivement sur les réseaux sociaux.
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