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L'UE défend l'accord sur le nucléaire iranien sans cacher d'autres griefs à Téhéran


La diplomate en chef de l'Union européenne, Federica Mogherini, après une réunion avec les parties impliquées dans l’accord sur le nucléaire iranien, lors de la 72e Assemblée générale des Nations-Unies à New York, le 20 septembre 2017. REUTERS/Eduardo Munoz - RC1AF2F97690
La diplomate en chef de l'Union européenne, Federica Mogherini, après une réunion avec les parties impliquées dans l’accord sur le nucléaire iranien, lors de la 72e Assemblée générale des Nations-Unies à New York, le 20 septembre 2017. REUTERS/Eduardo Munoz - RC1AF2F97690

Les Européens sont une nouvelle fois venus en défense de l'accord sur le nucléaire iranien jeudi face aux critiques du président américain Donald Trump, mais sans cacher leurs griefs --partagés avec Washington-- contre Téhéran.

Même si la diplomate en chef de l'Union européenne, Federica Mogherini, tient à isoler l'accord nucléaire signé en 2015 des nombreux autres sujets de contentieux avec Téhéran, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, en visite à Bruxelles, a dû essuyer une série de critiques de ses homologues français, allemand et britannique.

Lors d'une réunion, les Européens ont exprimé leurs "préoccupations sur d'autres sujets, comme le développement de missiles balistiques (par l'Iran) ou les tensions dans la région" et les récentes manifestations qui ont fait 21 morts en Iran, a-t-elle souligné à l'issue de la rencontre.

L'urgence aux yeux des Européens restait toutefois de faire une nouvelle fois bloc face à M. Trump pour défendre l'accord international sur le programme nucléaire iranien signé en 2015, après plus d'une décennie d'âpres négociations.

Cet accord "fonctionne, rend le monde plus sûr et empêche une course à l'armement nucléaire potentielle dans la région", a martelé Mme Mogherini.

"Nous pensons que c'est un succès diplomatique considérable, c'est un moyen d'empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaire", a souligné le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson.

Alliés américains

"Il n'y a pas aujourd'hui d'indication qui pourrait laisser un doute sur le bon respect par la partie iranienne de l'accord puisque l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) confirme régulièrement (sa) bonne mise en oeuvre", a fait valoir son homologue français, Jean-Yves Le Drian.

"Il importe donc aujourd'hui que l'ensemble des parties prenantes respecte cet engagement commun et, en conséquence, que nos alliés américains le respectent aussi", a-t-il insisté.

M. Trump, détracteur farouche de cet accord, doit dire dans les prochains jours s'il réimpose une série de sanctions économiques qui avaient été suspendues après le démantèlement d'installations d'enrichissement d'uranium notamment, conformément à ce compromis jugé historique par les autres grandes puissances qui l'ont négocié (Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne). Il annoncera probablement sa décision vendredi.

Téhéran a d'ores et déjà promis des représailles, se disant "préparé à tous les scénarios". Jeudi, M. Zarif a prévenu que "tout acte qui sape l'accord nucléaire est inacceptable".

Mme Mogherini, qui a présidé les négociations au nom de l'UE, a promis de tout faire pour préserver cet accord jugé essentiel pour endiguer la prolifération nucléaire, y compris en rencontrant à Washington des membres du Congrès hostiles au texte.

Mais malgré ce soutien sans faille, les Européens ont tenu jeudi à discuter avec M. Zarif des dossiers qui fâchent, à commencer par le développement de missiles balistiques par l'Iran et son soutien au régime du président Bachar al-Assad en Syrie, au Hezbollah libanais et à la rébellion houthie au Yémen.

Une façon de montrer à l'administration Trump que ses critiques véhémentes sur ces sujets sont entendues de l'autre côté de l'Atlantique.

"Si l'ont veut construire un soutien mondial à cet accord, il faut clairement que l'Iran montre qu'il peut se comporter en bon voisin dans la région", a commenté M. Johnson. "C'est la raison pour laquelle il est légitime et juste que nous nous concentrions en parallèle sur ce que l'Iran peut faire pour résoudre cette crise éprouvante au Yémen, pour aider à faire avancer la paix en Syrie et pour aider à résoudre d'autres questions dans la région", a-t-il expliqué.

Le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel s'est pour sa part prévalu à la sortie de la réunion d'un accord de principe de la part de M. Zarif pour commencer un "dialogue".

"Nous avons décidé aujourd'hui que nous discuterions sur ces sujets contentieux, en commençant par le Yémen. Ceci n'a rien à voir avec l'accord sur le nucléaire (...) mais il y a un besoin urgent de le faire", a-t-il expliqué.

"Il y aura un dialogue avec l'Iran sur (...) un changement de comportement dans la région que nous voyons comme une nécessité. L'Iran a, c'est bien connu, d'autres positions", a ajouté Sigmar Gabriel, sans donner plus de détails.

Après les manifestations en Iran qui ont fait 21 morts fin décembre, les 28 pays de l'UE avaient déploré début janvier "la perte inacceptable de vies humaines".

Avec AFP

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