Les forces du pouvoir de Bachar al-Assad, appuyées par les raids aériens de l'allié russe, poursuivent les opérations lancées le 19 juin contre les territoires rebelles de la province de Deraa, considérée comme le berceau de la contestation anti-régime de 2011.
Les territoires insurgés dans le sud, qui borde la frontière avec la Jordanie et le Plateau du Golan en partie occupé par Israël, faisaient l'objet d'un cessez-le-feu négocié en juillet 2017 par Washington, Amman et Moscou.
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Ces deux derniers jours, trois localités dans l'est de la province de Deraa ont fait l'objet d'un règlement, acceptant de passer sous contrôle gouvernemental, selon l'agence officielle Sana, qui précise que des dizaines de rebelles ont ainsi abandonné leurs armes lourdes.
L'agence fait état par ailleurs d'"informations" concernant quatre autres localités dans le sud de la province, où les combattants "ont accepté de remettre leurs armes (...) et d'entériner (un accord de) réconciliation".
Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière, le pouvoir a souvent recours à la même stratégie pour reconquérir les fiefs rebelles, bombardant et morcelant les fiefs insurgés pour les obliger à capituler.
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Un responsable militaire sur le terrain a affirmé à des journalistes que les combattants "n'ont pas d'autres choix que d'accepter la réconciliation ou d'attendre que l'armée ne vienne les écraser par la force".
"La plupart des groupes terroristes choisissent la réconciliation", a-t-il assuré, utilisant la terminologie du régime pour désigner les rebelles, lors d'une tournée pour les médias organisée par les autorités et à laquelle ont participé des journalistes de l'AFP.
L'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé la tendance.
"Des pourparlers ont lieu entre les Russes et les factions rebelles, par l'intermédiaire de notables locaux dans huit localités de l'est de Deraa", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
"Des agents de la police militaire russe dirigent ces négociations visant à aboutir à des accords de réconciliation", a-t-ajouté, indiquant que "la tendance générale est d'accepter ces accords".
Selon Ahmad Abazid, un militant sur place, "certaines localités sont en faveur de cette réconciliation", par peur des raids aériens et des tirs d'artillerie.
Près de cent civils ont déjà péri depuis le début des hostilités, a indiqué l'OSDH, tandis que 66.000 personnes ont été déplacées par les violences, selon les derniers chiffres de l'ONU.
Avec AFP.