A peine huit semaines après son investiture, le président Buhari était au Bureau ovale de la Maison blanche, hier, écoutant les propos élogieux de Barack Obama sur le transfert démocratique du pouvoir, le premier au Nigeria, depuis la fin du régime militaire en 1999. Pour le leader américain, c’était un vote historique.
“Nous avons vu une élection qui a débouché sur une transition pacifique vers un nouveau gouvernement. C’était », dit le président américain, « une affirmation de l’engagement du Nigeria sur la voie démocratique. »
Répondant aux remarques de son hôte, Muhamadu Buhari a remercié M. Obama pour le rôle joué par Washington dans la réussite de cette transition.
Le président nigérian a fait savoir que si son pays a pu passer ce cap—avoir des élections libres et démocratiques—c’est grâce à la pression maintenue par les Etats-Unis, en particulier, et aussi les puissances européennes.
Pour rappel, l’ancien dictateur a accédé au pouvoir après sa victoire face au président sortant Goodluck Jonathan maintes fois critiqué pour l’incapacité de son gouvernement à lutter contre les islamistes. Cela était devenu évident, en particulier, après l’enlèvement de quelque 200 lycéennes par Boko Haram à Chibok.
Pour Brownwyn Bruton, directeur-adjoint au Centre Afrique de l’Atlantic Council, la menace de Boko Haram a été tolérée et s’est accrue à cause de la brutalité des militaires nigérians.
Muhamadu Buhari, un général à la retraite, a promis le changement. Quelques jours seulement après son investiture, il a limogé les chefs d’Etat-major de l’armée de terre, de la marine et de l’aviation militaire du Nigeria. Ce qui n’est pas passé inaperçu aux yeux de Washington.
Le président Buhari arrive au pouvoir avec une réputation d’homme intègre et un agenda très précis visant à garantir la sécurité et la paix dans son pays, a déclaré le président américain.
Mais la coopération souhaitée par Abuja et, en fait, promise par Washington requiert aussi d’autres efforts de la part du gouvernement nigérian.
Comme l’a souligné le porte-parole de la Maison Blanche, les efforts contre les terroristes doivent s’accompagner du respect des droits humains. Et c’était un élément important des échanges de ce lundi entre le président Obama et son homologue nigérian.
Durant cette visite de quatre jours dans la capitale américaine, Muhamadu Buhari doit s’entretenir également avec des membres du Congrès, du Cabinet ministériel et des responsables de la Banque mondiale. Aujourd’hui (mardi), il a prévu une rencontre avec la communauté nigériane de Washington.
Avec AFP