Le président Barack Obama a appelé mardi les Américains à se mobiliser davantage pour lutter contre la pauvreté dans leur pays, et combler le fossé croissant entre les classes les plus aisées, la classe moyenne, et les pauvres.
S’exprimant à l’occasion d’une conférence sur la pauvreté à l'université de Georgetown, ici à Washington, M. Obama a élargi le débat, disant qu'il n'y a aucune raison que l'une des nations les plus prospères au monde ne puisse pas faire davantage pour renforcer l'égalité.
Les Etats-Unis, a constaté le chef de l’exécutif, ont « été en mesure de réduire la pauvreté après avoir décidé de s’y attaquer ». Mais le pays fait face à une question fondamentale : a-t-il la volonté de faire davantage?
« Quelle est la part de notre richesse collective et du budget que nous sommes prêts à investir dans ce qui peut permettre à un enfant pauvre dans une ville rurale, ou dans les Appalaches, ou dans les centres-villes, d’accéder à ce dont il a besoin, qu’il s’agisse de conseillers, de réseaux sociaux, ou de livres et ordinateurs décents, et ainsi de suite – bref, ce qu’il lui faut pour réussir?» s’est interrogé M. Obama. « Aujourd’hui, ils ne disposent pas de ces atouts », a-t-il insisté.
Personne ne veut être pauvre, mais les gens naissent souvent dans la pauvreté. Ou bien, les premières années de leur vie sont difficiles, fréquemment parce que leurs parents sont au chômage, leurs écoles sont mal équipées ou leurs pères les abandonnent, comme ce fut le cas pour M. Obama dans sa jeunesse.
« Il est difficile d'être pauvre », a déclaré M. Obama. « Les gens ne veulent pas être pauvres. Cela prend beaucoup de temps. C’est stressant. C’est difficile ».
Réduire la pauvreté nécessite de la volonté politique, et des investissements du gouvernement. « Cela va nous coûter de l'argent, ce n’est pas gratuit », a rappelé M. Obama. Certes, le « meilleur programme contre la pauvreté est un emploi », a poursuivi le chef de l’exécutif. Mais voilà, les autorités à tous les niveaux - fédéral, étatique et local - ont souvent abandonné les programmes qu’elles finançaient et qui permettaient d’améliorer l'éducation et d’aider les plus nécessiteux.
M. Obama a évoqué l'écart entre les salaires des chefs d'entreprise et des travailleurs moyens, qui s’est considérablement élargi. Il a également reproché au Congrès, contrôlé par les Républicains, d’avoir refusé de modifier un avantage fiscal spécifique, qui profite aux riches gestionnaires de fonds de couverture.