Barack Obama qui termine son deuxième mandat à la Maison Blanche a justifié vendredi ses frappes aériennes contre les réseaux extrémistes.
Très réticent à engager des soldats américains sur le terrain, Barack Obama a en revanche fait un usage abondant pendant ses mandats des frappes aériennes, souvent par drones, dans des pays comme le Pakistan, le Yémen, la Somalie, et plus récemment en Libye.
Selon la fondation New America, un centre d'études de Washington qui suit les frappes de drones américaines, les Etats-Unis disposent aujourd'hui de plus de 7.000 avions sans pilote, dont 200 sont armés et ont tué "des milliers de personnes".
Au mois de mars, les militaires américains ont mené deux raids extrêmement meurtriers sur des camps de shebab liés à Al Qaïda en Somalie (plus de 150 morts) et de combattants d'Al Qaïda au Yémen (plus de 70 morts).
Le président Obama estime que l'administration américaine dispose aujourd'hui de méthodes bien rodées pour éviter les victimes innocentes.
Oui, "dans le passé", il y eu des "critiques légitimes" sur la justification légale de ces frappes, "et il n'y a pas de doute que des civils ont été tués, alors qu'ils n'auraient pas dû l'être".
"Nous avons travaillé très dur ces dernières années pour éviter que ce genre de tragédie n'ait lieu", a indiqué le président Obama.
"Nos procédures d'action sont plus rigoureuses qu'elles ne l'ont jamais été", et il y a une "constante évaluation" par l'administration de ces frappes.
Celles-ci visent aujourd'hui la plupart du temps des "cibles de haute valeur", des individus qui ont d'importantes responsabilités dans les réseaux extrémistes.
Les données des services de renseignement sont "vérifiées, re-vérifiées, et re-re-vérifiées" avant de passer à l'action, a-t-il martelé.
Les camps d'entrainement qui ont été frappés dans des bombardements meurtriers l'ont été, d'après M. Obama, "après de longues périodes d'observation".
"Nous avons toujours fait très attention à ne pas faire des frappes" quand des "femmes ou des enfants" sont présents, ou dans des zones résidentielles, a-t-il dit.
Chef shebab
Le président s'exprimait à l'issue d'un sommet international centré notamment sur la menace du terrorisme nucléaire, lors duquel il a mis en garde contre les "fous de l'EI", qui n'hésiteraient pas "à mettre la main sur une bombe nucléaire ou sur des matériaux radioactifs" pour tuer "le plus d'innocents que possible".
Pendant le sommet vendredi, le Pentagone a annoncé avoir visé dans une frappe de drone en Somalie un chef shebab, Hassan Ali Dhoore, membre des services de renseignement de l'organisation islamiste.
Selon le Pentagone, il était "directement responsable" d'une attaque en mars 2015 sur un hôtel de Mogadiscio qui avait fait 15 morts.
Le bombardement a eu lieu alors qu'il se trouvait dans sa voiture avec deux autres shebab, selon un responsable américain de la Défense. Il était "sous surveillance" par drone depuis "longtemps", a précisé le Pentagone, qui a aussi indiqué que l'opération avait été conduite en collaboration avec le gouvernement somalien.
La réflexion américaine sur la légitimité des frappes de drones progresse d'autant plus rapidement que la technologie est aujourd'hui de plus en plus partagée.
Selon New America, 19 pays ont aujourd'hui des drones armés ou sont en train de s'en doter.