Les deux hommes ont été invités par le comité olympique américain à assister à un dîner de gala organisé mercredi à Washington en l'honneur de la délégation des Jeux de Rio, qu'ils accompagneront le lendemain pour une rencontre avec le premier président africain-américain de l'Histoire, a déclaré par téléphone John Carlos à Reuters.
L'image de Smith et Carlos, respectivement médaillés d'or et de bronze du 200 mètres des Jeux de Mexico, la tête baissée et le poing ganté de noir et levé sur le podium pendant l'hymne américain, est devenue un symbole durable de la lutte pour l'égalité raciale aux Etats-Unis.
Leur exemple a refait surface à plusieurs reprises ces dernières semaines comme source d'inspiration pour les joueurs de football américain de la NFL qui refusent de rester debout pendant l'hymne national afin de dénoncer une série de bavures policières mortelles contre des Noirs.
A l'époque, Smith et Carlos avaient payé cher leur geste, non seulement vis-à-vis du comité olympique qui les avait suspendus de l'équipe nationale et renvoyés aux Etats-Unis, mais aussi de l'opinion publique américaine. Ce poing levé avait été largement interprété comme le salut du Black Power mais les athlètes l'avaient par la suite décrit plutôt comme un salut des droits de l'homme.
"Manifester une opinion politique sur le podium était contraire à la charte du comité olympique", a reconnu John Carlos au téléphone. "Mais nous pensions que c'était le seul endroit où on pouvait le faire à l'époque."
L'ancien athlète, âgé aujourd'hui de 71 ans, a ajouté qu'il n'attendait pas ni ne souhaitait des excuses du comité olympique, car leur acte contrevenait clairement au règlement. Mais il a estimé qu'avec le temps, les responsables olympiques américains avaient mieux compris les raisons de leur geste. L'agence Associated Press a rapporté vendredi que le chef du comité olympique américain (USOC), Scott Blackmun, avait demandé à Smith et Carlos de devenir des ambassadeurs afin de promouvoir la diversité au sein du sport olympique. "Je pense que Tommie et John ont joué un rôle important et positif dans l'évolution de nos attitudes concernant la diversité et l'intégration, non seulement aux Etats-Unis mais dans le monde entier", a déclaré le patron de l'USOC.
Avec Reuters