Le dit référendum est contesté. Il portera sur le statut administratif de cette région de l'ouest du pays, en proie à des troubles entre le régime de Khartoum et des groupes rebelles.
M. Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre au Darfour. Il affirme fonder ce vote, qui débutera le 11 avril, sur un accord signé en 2011 entre Khartoum et des groupes rebelles qui combattaient ses forces depuis plus d'une décennie.
Le référendum doit décider du statut administratif du Darfour. Les deux options offertes aux électeurs sont les suivantes: soit le Darfour garde sa structure actuelle, c'est-à-dire une zone divisée en cinq Etats (ou provinces), soit il devient une seule et même région.
Lors des négociations de paix de 2011, des rebelles plaidaient pour que le Darfour devienne une région unique dotée d'une large autonomie.
Mais aujourd'hui, des insurgés et des partis d'opposition soudanais s'opposent à la tenue de ce référendum en estimant que les combats en cours au Darfour ne sont pas propices à l'organisation d'une consultation dans de bonnes conditions.
Le Congrès national, parti au pouvoir au Soudan, soutient de son côté le système à cinq Etats.
"C'est au peuple du Darfour de décider s'il veut des Etats ou une région", a lancé M. Béchir à une foule de partisans dans la ville d'El-Facher, chef-lieu de l'Etat du Darfour-Nord.
"Nous voulons que tout le monde aille voter", a-t-il déclaré dans son discours, le premier d'une tournée de cinq jours qui doit le mener dans chaque capitale des Etats du Darfour avant le début du vote.
Le nombre d'inscrits sur les listes électorales a atteint 3,58 millions sur 4,59 millions possibles, a affirmé à l'AFP un haut responsable de la commission électorale chargée du référendum.
Le Darfour, où vivent de nombreux groupes ethniques, formait une région unique jusqu'en 1994, date à laquelle le gouvernement l'a divisé en trois Etats: Darfour Nord, Sud et Ouest. Deux Etats supplémentaires ont été créés en 2012.
Le Darfour est miné depuis 2003 par des violences entre les forces du gouvernement de M. Béchir et des insurgés qui se sentent ethniquement marginalisés par le régime de Khartoum.
M. Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans cette région où la guerre et les violences ont fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003 selon l'ONU.
Des combats ont eu lieu depuis mi-janvier à Jebel Marra, zone fertile au coeur du Darfour, poussant des dizaines de milliers de personnes à fuir.
Avec AFP