"Nous avons partagé avec les autorités la découverte de nouvelles fosses communes dans le Grand Kasaï. Le nombre est passé de 10 fosses communes à 23 dans le Kasaï, Kasaï-central et Kasaï-oriental", a déclaré José Maria Aranaz.
"On n'a pas encore enquêté dans la province de Lomami, mais on continue le travail puisque l'existence d'autres fosses communes est signalée", a-t-il ajouté.
Pour M. Aranaz, "l'estimation du nombre des morts dans ces fosses communes est du ressort des autorités congolaises".
Dernièrement, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait reconnu "l'existence de plus de trois fosses communes" dans la région, sans préciser l'identité des personnes tuées et ni les auteurs des tueries.
Le 22 mars, des enquêteurs de l'ONU avaient dénombré dix fosses communes liées aux violences qui opposent les forces de l'ordre et les miliciens Kamwina Nsapu dans le Kasaï - région grande comme l'Italie - qui ont déjà causé la mort d'au moins 400 personnes.
Deux chercheurs de l'ONU qui enquêtaient dans la région ont été également enlevés le 12 mars avec quatre de leurs accompagnateurs congolais, avant d'être tués.
La rébellion Kamwina Nsapu porte le nom d'un chef coutumier local entré en conflit avec le pouvoir central et tué par les forces de l'ordre en août. Elle a été accusée par l'ONU de recruter des enfants et d'avoir commis de nombreuses atrocités.
En face, les forces de l'ordre se voient régulièrement reprocher par les Nations unies de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.
La justice militaire congolaise a annoncé avoir arrêté sept soldats dans le cadre d'une enquête diligentée après la publication sur les réseaux sociaux d'une vidéo mettant en cause un peloton militaire dans un massacre présumé perpétré au Kasaï-oriental.
Jeudi, l'Église catholique de la RDC a exhorté les forces de sécurité à la "retenue" dans la répression contre cette rébellion. Les miliciens Kamwina Nsapu s'attaquaient d'abord aux symboles de l'État, mais depuis février, ils s'en prennent aux institutions scolaires et religieuses.
Avec AFP