Zeid Ra'ad Al Hussein s'est en particulier alarmé des salves lancées récemment par le chef de l'Etat contre CNN, le New York Times and le Washington Post.
"Qualifier ces organes de presse de 'fake' (donnant de fausses informations - NDLR) fait d'énormes dégâts et parler de cette façon des journalistes, je pose la question: est-ce que ce n'est pas une incitation pour d'autres à s'attaquer à des journalistes?"
"Et imaginez qu'un journaliste d'un de ces organes de presse soit blessé, est-ce que le président n'en serait pas tenu pour responsable, pour avoir attisé cela?" s'est interrogé M. Zeid devant les médias à Genève.
"Je pense qu'on pourrait considérer que c'est une incitation", a-t-il estimé, ajoutant que le président Trump avait mis en marche un cycle qui inclut "incitation, peur, autocensure et violence".
Selon le Haut-Commissaire, d'autres gouvernements cherchant à restreindre les libertés des médias ont invoqué les attaques de M. Trump contre la presse.
"La diabolisation de la presse est un poison, car elle a des conséquences ailleurs", a souligné M. Zeid.
Lors d'un discours virulent le 23 août devant des milliers de partisans à Phoenix, le président Trump a fait huer ses cibles favorites - CNN, le New York Times et le Washington Post - et blâmé "les médias malhonnêtes" et leurs "gens malades".
Il a demandé aux médias, qui selon lui diffusent de fausses informations, d'"admettre leur responsabilité pour les divisions qu'ils génèrent".
Avec AFP