Lors d'un point de presse à Genève, le directeur général de MSF Suisse, Bruno Jochum, a estimé que les Nations unies devaient considérer la situation dans le nord-est du Nigeria "comme une urgence maximale", comme c'est le cas pour la Syrie, l'Irak et le Yémen actuellement.
"En termes de situation médicale, nous sommes confrontés actuellement à la pire des situations dans le monde", a-t-il averti.
Il a également appelé à la mise en place au plus vite d'un "pipeline" pour assurer le transport et la distribution de nourriture dans les villes et villages enclavés de la région de Borno, dont certains sont toujours en proie aux violences du groupe islamiste Boko Haram.
"A Banki, comme dans de nombreuses localités, les habitants n'ont presque aucun accès à l'aide humanitaire. Isolés, bloqués et regroupés dans une ville en partie détruite, ils dépendent totalement d'une extérieure qui manque cruellement", a témoigné Hugues Robert, responsable des urgences de MSF Suisse de retour d'une mission dans cette ville proche de la frontière avec le Cameroun.
Dans cette localité d'environ 15.000 habitants, uniquement accessible sous escorte militaire, MSF estime qu'une personne sur 12 serait morte au cours des six derniers mois.
A Bama, autre localité de la région, l'ONG estime à environ 15% les taux de malnutrition aigüe-sévère parmi les enfants, alors que le seuil d'urgence se situe à 5%.
Avec AFP