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L'ONU "préoccupée" par un décret sur les médias audiovisuels en RDC


Quelques passants lisent les titres des journaux étalés sur une place publique à Kinshasa, RDC, 29 juillet 2006.
Quelques passants lisent les titres des journaux étalés sur une place publique à Kinshasa, RDC, 29 juillet 2006.

Les Nations unies sont "préoccupées" par un nouveau décret du gouvernement congolais sur les médias audiovisuels étrangers, a déclaré dimanche un représentant du Conseil de sécurité de l'ONU lors d'une visite en République démocratique du Congo.

"Nous sommes préoccupés par certaines informations relatives à (ce) décret", pris samedi, jour de l'arrivée d'une délégation du Conseil de sécurité en RDC, a déclaré Alexis Lamek, représentant permanent adjoint de la France au siège des Nations unies à New York lors d'un point de presse à Beni, dans l'est du Congo.

A Kinshasa, samedi, "nous avons évoqué nos préoccupations à l'égard du processus politique en cours et discuté avec les autorités congolaises des mesures de confiance qui nous semblent nécessaires à ce stade", a dit M. Lamek, co-président de la délégation onusienne en visite en RDC.

«Qu’il y ait RFI qui est coupé, Radio Okapi qui est brouillée, et que l’on remonte à la surface de ces dispositions, il y a de quoi être inquiet. Même nous congolais, nous sommes inquiets car demain c’est sur nous que cela va tomber, nous qui n’avons pas de force, ils vont nous écraser. C’est ça le vrai problème, c’est ça l’inquiétude des Nations Unies que nous partageons.»

Analyse de KASONGA TSHILUNDE, Président de l'Union Nationale de la Presse du Congo sur le décret relatif au médias audiovisuels étrangers.
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Le décret signé samedi par le ministre des Médias, Lambert Mende, également porte-parole du gouvernement de Kinshasa, "ne va pas du tout dans le sens des mesures de confiance dont nous parlons, mais nous essayons d'évaluer et de comprendre de quoi il s'agit", a ajouté le diplomate français.

Ce texte dispose que "les personnes physiques ou morales de nationalité étrangère peuvent être autorisées à opérer de manière continue dans le secteur de la radiodiffusion sonore et de la télévision" en RDC "moyennant une participation majoritaire des Congolais dans le capital de ladite société".

Le décret donne un "délai de 30 jours" aux radios et télévisions étrangères émettant en RDC dans "des conditions non conformes (...) pour se mettre en règle", soit jusqu'au 12 décembre, 8 jours avant la fin du mandat du président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, exacerbée par la non-tenue de la présidentielle qui devait avoir lieu cette année.

En octobre, le camp présidentiel et une frange minoritaire de l'opposition se sont mis d'accord pour renvoyer la présidentielle à une date indéterminée, pas avant 2018 en échange de la constitution d'un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre de l'opposition.

La majeure partie de l'opposition rejette cet accord mais des négociations sont en cours pour éviter un retour au chaos dans pays ravagé par deux guerres entre 1996 et 2003 et qui n'a jamais connu de transition démocratique depuis son indépendance en 1960.

Samedi, la délégation du Conseil de sécurité a appelé toutes les parties prenantes à réussir une "transition pacifique" vers une "élection (présidentielle) apaisée".

Avec AFP

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