"Une action urgente est nécessaire maintenant. Sinon, nous risquons une détérioration rapide et profonde de la situation alors que la sécheresse pourrait empirer ces prochains mois", a affirmé le coordinateur de l'aide humanitaire de l'ONU en Somalie, Peter de Clercq.
"Les communautés sont déjà en train de perdre leurs moyens de survie. Le moment est venu fournir des fonds, pour s'éloigner du point critique et éviter une crise plus grave ainsi que des pertes en vies humaines," a-t-il dit à la presse à Nairobi.
Le phénomène météorologique El Niño, courant chaud équatorial du Pacifique qui réapparaît tous les cinq à sept ans, connaît une forte intensité cette année. Il cause à la fois des sécheresses dans certaines zones du globe, comme dans l'est et le sud de l'Afrique, et de graves inondations dans d'autres.
Dans le nord du pays, la région indépendante du Somaliland et la province semi-autonome du Puntland sont particulièrement touchées par la sécheresse. Selon l'ONU, 385.000 personnes y ont un besoin urgent d'aide alimentaire, et le chiffre pourrait dépasser 1,5 million si rien n'est fait dans ces régions.
En février, l'ONU avait lancé un appel à financements de 885 millions de dollars (792 millions d'euros) pour ces régions.
Dans le reste du pays, les troupes du gouvernement somalien et de l'Union africaine (Amisom) sont toujours confrontées aux islamistes radicaux shebab qui contrôlent encore de nombreuses zones rurales.
En 2012, une sécheresse de grande ampleur combinée à la guerre civile avait provoqué une famine faisant plus de 250.000 morts. Une précédente sécheresse, 20 ans auparavant, avait fait le même nombre de victimes.
Dans un communiqué, l'ONU indique que des cas de "décès liés à la malnutrition" ont déjà été rapportés. Si l'aide financière n'est pas assurée maintenant, les conséquences seront graves", souligne le texte.
L'Ethiopie voisine connait également sa pire sécheresse depuis 30 ans où 10,2 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire. Selon l'Unicef, 435.000 enfants éthiopiens souffrent de malnutrition.
Avec AFP