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Opération anti-jihadiste à Barcelone en lien avec les attentats de Bruxelles


Des policiers de Mossos d'Esquadra, la police de la région de Catalogne, emmènent un homme non identifié, à Barcelone, Espagne, 25 avril 2017.
Des policiers de Mossos d'Esquadra, la police de la région de Catalogne, emmènent un homme non identifié, à Barcelone, Espagne, 25 avril 2017.

Neuf personnes dont quatre liées à des suspects interpellés dans l'enquête sur les attentats de mars 2016 à Bruxelles ont été arrêtées mardi lors d'une vaste opération anti-jihadiste à Barcelone (nord-est de l'Espagne), à laquelle a participé la police belge.

"Les neuf personnes interpellées, tous des hommes entre 30 et 40 ans, un de nationalité espagnole et le reste de nationalité marocaine, ont été arrêtées pour appartenance à une organisation terroriste", a annoncé un communiqué des Mossos d'Esquadra, la police de la région de Catalogne.

L'opération, menée à Barcelone et ses alentours par la police catalane, la police nationale espagnole et la police fédérale belge, visait "un présumé groupe jihadiste avec des connexions internationales", a déclaré Jordi Jané, chargé de la sécurité au gouvernement régional de Catalogne, à la radio Rac1.

Il n'y a pas "d'indices clairs" de leur éventuelle intention de commettre un attentat en Espagne, a-t-il ajouté.

Parallèlement, des perquisitions ont été menées au Maroc par la police marocaine accompagnée des polices espagnole et catalane sur commission rogatoire de l'Audience nationale, haut tribunal basé à Madrid et chargé des affaires complexes, notamment de terrorisme, qui coordonne l'opération.

"La juge belge qui instruit l'enquête sur l'attentat à l'aéroport de Bruxelles a trouvé des liens entre les responsables présumés de l'attentat et des Marocains résidant en Catalogne", a déclaré un porte-parole de l'Audience nationale.

Le 22 mars 2016, des attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles avaient fait 32 morts.

"Quatre détenus ont des liens avec des personnes interpellées pour les attentats" de Bruxelles, a déclaré à l'AFP un porte-parole des Mossos d'Esquadra, tandis que le porte-parole de l'Audience nationale évoquait "au moins trois (qui) pourraient être liés aux personnes qui ont commis les attentats en Belgique."

Certains membres de ce groupe pourraient "avoir participé ou collaboré à des actions passées" et "s'être rendus en Belgique", a aussi précisé Jordi Jané.

On ignore toutefois à ce stade s'ils avaient une "implication directe", a dit pour sa part le porte-parole des Mossos d'Esquadra à l'AFP.

Résidents en Catalogne

Des armes à feu, du matériel informatique, de l'argent et des stupéfiants ont été saisis lors de la douzaine de perquisitions dans les communes de Barcelone, L'Hospitalet de Llobregat, Santa Coloma de Gramenet, Ripollet, Cornellà de Llobregat et Masquefa, toutes situées dans la province de Barcelone.

Les détenus, qui résidaient pour la plupart en Catalogne depuis plus de 20 ans, devraient être déférés à l'Audience nationale jeudi.

Ils sont soupçonnés d'appartenance à une organisation terroriste, et d'appartenance à une organisation criminelle, selon le communiqué des Mossos d'Esquadra, qui évoque aussi des soupçons de trafic de drogue, vols avec violences, possession d'armes et blanchiment d'argent.

"La grande majorité avait des antécédents pour de la délinquance commune et des activités liées au crime organisé", selon le communiqué de la police catalane.

De 2012 à octobre 2016, selon le ministère espagnol de l'Intérieur, 186 personnes ont été arrêtées en Espagne en lien avec le terrorisme jihadiste, dont 63 en Catalogne et 50 pour la seule province de Barcelone, le total le plus élevé.

Un rapport du think tank Real Instituto Elcano publié datant de 2016, précise que 45% des personnes arrêtées entre juin 2013 et mai 2016 en lien avec l'EI étaient de nationalité espagnole et 41% de nationalité marocaine.

Selon l'Institut "la région métropolitaine de Barcelone est le principal foyer du terrorisme jihadiste en Espagne".

L'Espagne reste cependant moins concernée par le phénomène des combattants partis rejoindre des groupes jihadistes.

Quelque 160 "combattants" basés en Espagne ont rejoint l'EI en Syrie et en Irak, selon cette étude, contre sans doute plus d'un millier de Français depuis 2012. Vingt-neuf seraient morts sur place et 20 sont revenus.

L'Espagne, troisième destination touristique mondiale, a été pour l'instant épargnée par les attentats de l'EI qui ont notamment touché Paris, Bruxelles ou Berlin.

Mais elle avait été touchée en 2004 par les attentats islamistes les plus meurtriers commis sur le sol européen, quand une dizaine de bombes avaient explosé dans des trains de banlieue à Madrid, faisant 191 morts. L'attentat avait été revendiqué au nom d'Al-Qaïda par une cellule islamiste radicale.

Avec AFP

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