La délégation de la frange de l'opposition congolaise ayant décidé de participer au "dialogue national" a suspendu lundi sa participation à ce forum politique censé sortir la République démocratique du Congo de l'impasse électorale.
Sur place, Vital Kamerhe s'exprime sur cette décision à notre station partenaire à Kinshasa, TOPCONGO FM :
"Nous avons compris qu'on veut nous amener dans un chemin sans issue et nous avons donc décidé de suspendre notre participation", a déclaré à la presse Vital Kamerhe, comodérateur du "dialogue national" pour le compte de l'opposition.
Le "dialogue national" congolais s'est ouvert le 1er septembre à Kinshasa sous l'égide d'une facilitation de l'Union africaine (UA).
Il est censé permettre à la RDC de sortir de la crise politique née de la réélection contestée du président Joseph Kabila en 2011, et favoriser l'organisation des élections en retard ou à venir, comme la présidentielle devant avoir lieu avant la fin de l'année mais qui apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans les temps.
M. Kabila est à la tête de la RDC depuis 2001. Son mandat expire le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter, mais il ne donne aucun signe de vouloir abandonner le pouvoir.
"La crise aujourd'hui, c'est la non-tenue de la présidentielle", a expliqué M. Kamerhe.
"Cette situation a été savamment créée par le pouvoir", mais "nous avons nos lignes rouges : tenir en priorité la présidentielle", a déclaré le président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième parti de l'opposition par le nombre de ses députés à l'Assemblée nationale.
"Les amis de la majorité viennent nous proposer qu'on commence par les élections locales", mais la question de la priorité à donner à la présidentielle "est non négociable", a déclaré M. Kamerhe.
Seule une frange minoritaire de l'opposition participe au "dialogue national". Le reste, rassemblé autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, boude ce forum, y voyant un "piège" destiné à permettre à M. Kabila de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Depuis des mois, la majorité affirme qu'il faudra tenir la présidentielle après toutes les élections en retard, ce que conteste l'opposition, arguant que c'est le seul scrutin dont la date butoir pour la convocation est fixée dans la Constitution.