"Faure, dégage": le mot d'ordre est toujours le même depuis la fin août sur les pancartes brandies dans les marches quasi hebdomadaires de l'opposition, dans un pays gouverné depuis plus de 50 ans par la même famille.
L'opposition, qui a prévu trois jours de manifestations jusqu'à jeudi, a par ailleurs dénoncé une "répression sauvage" ayant fait une vingtaine de blessés la veille dans le nord du pays, où les manifestations ont été interdites malgré leur autorisation préalable par le gouvernement.
A Sokodé et Bafilo, des militaires "cagoulés et lourdement armés ont pris position" aux points de départ des marches mardi avant de "disperser à coups de bâtons et de grenades lacrymogènes le moindre attroupement", a affirmé la coalition de 14 partis à l'origine de la mobilisation dans une déclaration.
Cette répression a fait, selon eux, "16 blessés par balle et bastonnade" à Sokodé, fief de l'opposant Tikpi Atchadam, et trois blessés à Bafilo, "dont un handicapé qui a été tabassé".
"C'est là la preuve de plus de la duplicité de ce régime à qui on ne peut faire confiance", accusent les opposants, alors que le pouvoir avait prôné l'apaisement lundi, en invitant l'opposition au "dialogue" et en annonçant la libération de 42 personnes arrêtées lors de précédentes manifestations.
Dans un communiqué conjoint, l'Union européenne, les Nations Unies et les ambassades de France, des Etats-Unis et d'Allemagne se sont contentées mardi d'"accueillir positivement les mesures d'apaisement annoncées par le gouvernement" tout en appelant "les manifestants à témoigner de leurs convictions par des moyens pacifiques".
Amnesty International a de son côté dénombré "au moins 10 blessés" qui étaient encore hospitalisés à Sokodé mardi, dont un "par balle".
L'opposition demande une limitation du nombre de mandats présidentiels à deux et la démission de Faure Gnassinbgé, qui a succédé à son père décédé en 2005 avec le soutien de l'armée, avant d'être réélu en 2010 et en 2015 au terme de scrutins contestés par l'opposition.
Le gouvernement compte organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment cette limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n'est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.
Avec AFP