La communauté catholique en Ouganda et les vendeurs de souvenirs attendent avec fébrilité l'arrivée dans une semaine du pape François qui visitera leur pays dans le cadre de sa première tournée en Afrique, laquelle l'emmènera aussi au Kenya et en République centrafricaine.
Dans la capitale Kampala, l'excitation est déjà palpable, les images du pape rivalisant en nombre avec celles du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis près de 30 ans.
Sur les étagères du Jude Colour Solutions, un magasin de souvenirs et babioles, un tapis de souris d'ordinateur à l'image du pape est vendu pour quatre dollars. A côté, un livre avec le portrait du souverain pontife en couverture.
"Je suis enthousiaste", assure le gérant du magasin, Bernard Ssenyondo, 32 ans, un catholique qui dit attendre avec impatience la visite du pape, prévue du 27 au 29 novembre.
François sera le second pape que voit M. Ssenyondo. Jean Paul II avait visité l'Ouganda en 1993, "quand j'étais à l'école primaire", explique-t-il.
Avantageusement exposé sur une étagère haute, trône l'objet le plus précieux de sa collection: un trophée récompensant le meilleur vendeur d'articles promotionnels d'Ouganda. Un vase à l'effigie du pape est posé juste à côté. Seul ce dernier est à vendre.
"Nous gagnons de l'argent avec ça", observe Bernard Ssenyondo. Son entreprise a imprimé l'image du pape sur des milliers de porte-clés, de tasses, de T-shirts et d'autres objets, après avoir été désigné comme fournisseur officiel par l'Eglise catholique.
"Je gagne en exposition internationale et notre industrie touristique va en profiter", assure-t-il.
Le pape s'arrêtera en Ouganda après avoir visité le Kenya (25-27 novembre) et finira cette tournée - la première en Afrique de son pontificat - en République centrafricaine (29-30 novembre).
En Ouganda, 47% de la population est catholique, et elle est gagnée par l'effervescence à l'approche de la venue du pape.
"L'Ouganda est béni"
"Le pape François est pragmatique", estime Jean-Paul Guminkiriza, 25 ans, l'un des nombreux Ougandais rebaptisé en hommage à Jean Paul II après sa visite de 1993.
Il n'avait que trois ans à l'époque et admet n'avoir "pas de souvenirs de cette visite". Sa famille est très attachée au catholicisme. Il compte six religieuses comme tantes.
Jean Paul Guminkiriza a prévu d'aller au sanctuaire de Namugongo, où des catholiques avaient été martyrisés à la fin du XIXe siècle et où le pape doit se rendre.
Il espère même avoir la chance de l'y rencontrer. "Je suis tellement reconnaissant et heureux de cette visite, l'Ouganda est vraiment béni", dit-il.
L'archevêque Jean-Baptiste Odama, chef de la Conférence épiscopale ougandaise, a assuré que les préparations pour l'événement - réparations de routes, amélioration de l'éclairage public, présence accrue des forces de sécurité - "se déroul(aient) bien".
M. Odama estime que le message papal invitant l'Ouganda à "continuer à vivre en paix" devrait aider de nombreuses personnes à "conserver leur foi" et renforcer le catholicisme dans ce pays.
Au Kenya voisin, on s'affaire aussi à nettoyer les rues, couper les arbres, installer des panneaux d'affichage géants, pour pouvoir accueillir comme il se doit le pape.
L'évêque Alfred Rotich, en charge des préparatifs, attend environ un million de personnes pour voir le pape. La communauté catholique au Kenya est estimée à 13,8 millions de fidèles.
Le Kenya, l'Ouganda et la Centrafrique, qui ont de larges communautés catholiques, connaissent de fréquents troubles civils et violences, qui conduisent à s'inquiéter pour la sécurité entourant cette visite.
AFP