Une effraction a eu lieu dans les bureaux de deux avocats d'un des candidats d'opposition battus à l'élection présidentielle du 18 février en Ouganda, Amama Mbabazi, qui a récemment déposé un recours en annulation du scrutin, a annoncé mercredi à l'AFP la police ougandaise.
"On a rapporté ce qui semble être un cambriolage dans les bureaux de deux cabinets d'avocats, et les gardes qui surveillaient les locaux ont été emmenés dans un poste de police pour y être interrogés", a déclaré un porte-parole de la police, Patrick Onyango.
M. Mbabazi, un ancien Premier ministre, a accusé la police d'être impliquée dans ce cambriolage perpétré dans la nuit de mardi à mercredi. "On a vu la police venir ici. Ils sont venus, ils sont entrés (par effraction) et ils ont pris des choses", a-t-il affirmé dans une interview télévisée.
"Alors à qui j'en réfère ? Ce devrait être eux qui viennent me dire: +On est venu, on ne vous pas vu et on est entré par effraction+", a-t-il insisté. La police a rejeté ces accusations.
Selon le quotidien Daily Monitor, des ordinateurs et des dossiers auraient été emmenés.
M. Mbabazi, qui avait obtenu 1,39% des voix à l'élection présidentielle, remportée par la président sortant Yoweri Museveni (60,62%), au pouvoir depuis 30 ans, a déposé le 1er mars un recours en annulation du scrutin. La Cour suprême a commencé lundi à examiner cette requête.
Le principal leader de l'opposition, Kizza Besigye, qui avait réuni sur son nom 35,61% des voix, avait été empêché par le pouvoir de déposer lui aussi un recours. Il a été arrêté plusieurs fois pendant et après les élections, et est depuis placé en résidence surveillée.
M. Besigye avait dénoncé un scrutin "frauduleux", et demandé aux Ougandais et à la communauté internationale d'en rejeter les résultats.
Des observateurs internationaux avaient mis en cause l'indépendance de la commission électorale ainsi que "l'atmosphère d'intimidation" imposée par le régime, qui a muselé tous les opposants pendant et après le scrutin.
AFP