Plusieurs candidats d'opposition à la présidentielle du 18 février en Ouganda ont exprimé samedi 9 janvier leurs craintes de violences avant le scrutin, fomentées par des brutalités policières selon l'opposition elle-même accusée par le pouvoir de créer des milices.
Sept candidats vont tenter de mettre fin au règne du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, dont l'opposant historique Kizza Besigye, dirigeant du Forum pour un changement démocratique (FDC) et l'ex-Premier ministre Amama Mbabazi, du Parti En avant.
Les huit candidats doivent participer à un débat télévisé le 15 janvier.
Cette semaine, le Premier ministre Ruhakana Rugunda a affirmé que "des petits groupes d'opposition radicale évoquent et planifient des actions violentes pendant et après les élections".
"Le gouvernement a établi que certains de ces groupes, sous prétexte de former des agents de protection, forment des milices", a-t-il ajouté.
Ces groupes, a-t-il mis en garde, "se préparent à inciter à la provocation et aux confrontations violentes, depuis le jour du scrutin jusqu'à la cérémonie d'investiture s'ils perdent les élections".
Les dirigeants d'opposition ont rejeté ces affirmations, accusant à leur tour les forces de sécurité de soutenir le parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale (NRM), et de s'en prendre aux rivaux de M. Museveni.
Gaz lacrymogène, balles réelles
"La vague de violence nous inquiète", a déclaré à l'AFP Kizza Besigye, appelant le président à "cesser d'utiliser le police ou d'autre appareils d'Etat pour intimider, harceler et arrêter nos partisans".
"La police a utilisé du gaz lacrymogène et des balles réelles pour interrompre nos rassemblements", a affirmé pour sa part M. Mbabazi.
"Nous demandons au président Museveni d'arrêter, a-t-il dit. S'il n'agit pas, le peuple sera forcé de résister et personne ne sait où cela finira. Nous avons vu ailleurs des évènements devenir violents et l'Ouganda n'est pas une exception".
Environ un million de civils ont été recrutés pour la "prévention des crimes" dans le cadre des "efforts de la police pour faire respecter la loi publique", selon le chef de la police Kale Kayihura. Mais l'opposition affirme que ces recrues soutiennent le NRM.
Avec AFP