"Presque tous nos ordinateurs de bureau ont été volés, ainsi que deux ordinateurs portables, des appareils photo et des disques durs", a expliqué à l'AFP le rédacteur en chef Richard Kavuma, dans les locaux sens dessus dessous du journal.
"Le serveur informatique qui enregistre nos données et stocke les images de vidéo-surveillance a également été emporté. Les voleurs cherchaient sûrement à faire disparaître les images qui auraient pu les incriminer", a-t-il ajouté.
C'est la deuxième fois en six mois que les locaux du journal privé sont visités, après un premier cambriolage en octobre 2016.
Fondé en 2004 par un collectif de journalistes, le journal, qui paraît les lundi, mercredi et vendredi, est respecté dans le pays, notamment pour son travail d'investigation qui lui a à plusieurs reprises attiré les critiques du gouvernement.
Pour M. Kavuma, la nouvelle effraction constitue "une attaque contre une des voix indépendantes du pays; c'est mauvais pour la démocratie et mauvais pour les médias" ougandais.
"La première fois que c'est arrivé, nous ne voulions pas tirer de conclusions hâtives (...) mais nous étions (déjà) enclins à penser qu'il s'agissait de faire taire les voix indépendantes" dans le pays, a-t-il expliqué.
Le porte-parole de la police de Kampala, Emilian Kayima, a annoncé samedi dans un communiqué que "la police est saisie de l'affaire". "Il s'agit du deuxième incident similaire. C'est très malheureux et nous le condamnons dans les termes les plus forts. La police pourchassera ces criminels", a-t-il assuré.
Depuis la réélection controversée en février 2016 du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, plusieurs organisations ou activistes de la société civile ont été victimes de cambriolages, au point que 31 ONG ont enjoint la police de mener des enquêtes rapides et transparentes sur ces incidents.
Avec AFP