"On a été dépeint comme étant des anti-Français notoires. Nous n'avons rien contre la France. Nous avons un discours qui peut gêner parce que c'est un discours qui appelle à une rupture dans les relations" entre Paris et les pays africains, a affirmé M. Sonko.
"Il y a des traditions séculaires entre le Sénégal et la France" mais elles "ne sont pas totalement roses pour le Sénégal. Nous voulons continuer des partenariats mais dans le sens gagnant gagnant" avec "une révision d'un certain nombre d'axes, au niveau économique surtout" et dans les domaines des ressources naturelles et de l'immigration, a précisé le président du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), également maire de Zinguichor (sud).
Evoquant la Russie, M. Sonko a indiqué que "ce qui est attendu (de ce pays) n'est pas un partenariat de guerre" mais "des partenariats plus larges qui englobent toutes les questions de développement".
Or, "ce qu'on voit dans certains pays africains ne semble pas aller dans ce sens. On est dans le remplacement. Est-ce que ce par quoi on remplace vaut mieux que ce qu'on remplace ? Je n'en suis pas totalement sûr", a-t-il ajouté.
Dans plusieurs pays d'Afrique francophone, Moscou mène une campagne d'influence active notamment sur les réseaux sociaux et jouit d'un soutien populaire grandissant quand la France, ex-puissance coloniale, y est de plus en plus vilipendée. Certains pays accusent la junte au pouvoir au Mali d'avoir recours à la société privée para-militaire Wagner, réputée proche du Kremlin, ce que Bamako dément.
La question d'un éventuel rapprochement avec la Russie se pose également au Burkina depuis le coup d'Etat du 30 septembre, le deuxième en huit mois, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, alors que le pays peine à faire face à des attaques jihadistes meurtrières récurrentes depuis 2015.
Ousmane Sonko, 48 ans, a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, après avoir été visé en février 2021 par une plainte d'une employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser pour un mal de dos.
Il dénonce un "complot" pour torpiller sa candidature, ce que nie le pouvoir. Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, reste muet sur ses intentions pour la présidentielle de 2024.