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Ouverture d'une commission sur un ministre nigérien dans l'affaire uraniumgate


L'Assemblée nationale mène l'enquête sur un détournement de fonds de l'ancien chef de cabinet du président à Niamey, Niger, le 19 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
L'Assemblée nationale mène l'enquête sur un détournement de fonds de l'ancien chef de cabinet du président à Niamey, Niger, le 19 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Au Niger, la commission parlementaire va lancer une enquête lundi sur l'affaire d'un présumé virement de 200 milliards de francs CFA sur un compte bancaire à Dubaï par un ancien directeur de cabinet du président de la République. Elle a 15 jours de travail et 45 autres jours pour déposer son rapport.

Composée de dix parlementaires de l’opposition et de la majorité, la commission entame son travail lundi.

Elle pourra entendre toute personne dont l’audition sera nécessaire à la manifestation de la vérité.

L’initiative de sa mise en place émane des députés de l’opposition et a été soutenue au vote par leurs collèges de la majorité.

Reportage d'Abdoul-Razak Idrissa, correspondant à Niamey pour VOA Afrique
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"Le peuple nigérien doit savoir où se trouve la vérité", estime Idrissa Maidagi, député du parti au pouvoir.

"Ce n’est que le premier pas qui a été franchi, c’est la suite qui intéresse le peuple nigérien", déclare de son côté Soumana Sanda, président du groupe parlementaire de l’opposition qui salue la hauteur prise par les parlementaires de la majorité.

"Ce n’est que le premier pas qui a été franchi, c’est la suite qui intéresse le peuple nigérien."
Soumana Sanda, président du groupe parlementaire d'opposition

La mise en place de cette commission est intervenue pour rassurer l’opinion qui exigeait l’ouverture d’une information judiciaire et la démission de cause Hassoumi Massaoudou, ancien directeur de cabinet du président de la République et actuel ministre des finances. Les récentes explications sur l’affaire face à la presse n’ont pas convaincu beaucoup de Nigériens.

Mi-février, l’hebdomadaire Le Courrier avait révélé une complexe et tortueuse série de transactions d'uranium impliquant plusieurs entreprises française, russe et libanaise.

Le Courrier a révélé l'affaire en février 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Le Courrier a révélé l'affaire en février 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Un virement bancaire "de 319 millions de dollars" avait été effectué le 12 décembre 2011 du compte parisien de la Sopamin (Société de patrimoine des mines du Niger, Société d'Etat) vers le "compte de (la société libanaise) Optima à Dubaï".

Selon le journal, qui a publié les transactions, le nom de l'actuel ministre des Finances Hassoumi Massoudou, alors directeur de cabinet du président du Niger Mahamadou Issoufou, apparaît dans les documents liés à cette affaire où figure aussi le groupe nucléaire français Areva.

Le ministre Hassoumi s'était défendu récemment lors d'une conférence de presse et a dénoncé une "manipulation de l'opposition".

La semaine dernière, un collectif d'organisations de la société civile nigérienne a demandé "la démission immédiate de M. Massoudou Hassoumi et l'ouverture d'une enquête judiciaire pour identifier et châtier, conformément à la loi, toutes les personnes liées, de près ou de loin, à cette triste affaire de transaction financière sur le dos de l'État nigérien".

Abdoul-Razak Idrissa, correspondant à Niamey

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