Le sommet vise essentiellement à valider le "Plan d'investissement climatique" pour "la période 2018-2030", qui concerne 17 Etats de la bande sahélienne, allant de l'océan Atlantique à la Corne de l'Afrique.
Le Plan dont le coût est estimé à quelque 400 milliards de dollars (plus de 350 milliards d'euros) est "la traduction des engagements de nos Etats à travers l'Accord de Paris sur le réchauffement climatique", a affirmé le ministre nigérien de l'Environnement, Almoustapha Garba.
Il comprend "un programme prioritaire" axé sur six projets visant diverses actions sur le terrain pour "limiter" les émissions de gaz à effet de serre et pour permettre aux populations "de s'adapter aux changements climatiques", a-t-il poursuivi.
"Nous continuons à payer les conséquences d'une situation dont nous sommes loin d'être responsables", s'est plaint le président nigérien Mahamadou Issoufou à l'ouverture du sommet.
Pour financer "des actions d'atténuation" du réchauffement, le Programme d'urgence évalué à 1,3 milliard de dollars sera soumis dès mardi aux partenaires extérieurs du Sahel lors d'une table ronde à Niamey, a-t-il assuré.
Parmi les "conséquences" redoutées des effets climatiques, M. Issoufou a cité les modifications de la pluviométrie, les sécheresses récurrentes, l'avancée du désert, la raréfaction de l'eau, des pâturages et l'accentuation de la pauvreté.
M. Issoufou a également établi un "lien" entre le climat et l'insécurité.
"La naissance et le développement de Boko Haram (le groupe jihadiste nigérian) sont en partie liés à la paupérisation des populations du fait du retrait (des eaux) du Lac Tchad qui a eu un impact sur les ressources agricoles, pastorales et halieutiques", a-t-il avancé.
Et "le Sahel sera probablement une des principales régions d'origine des 250 millions de migrants attendus en 2050 dans le monde", a-t-il encore lancé.
La région du Sahel, qui abrite plus de 500 millions d'habitants - pour une superficie d'environ 10 millions de km2 - est extrêmement vulnérable face aux changements climatiques, "ce qui fragilise à la fois les conditions de vie des populations et les écosystèmes", selon un document publié au sommet.
Outre le président nigérien Mahamadou Issoufou, quatre chefs d'Etat - Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Alpha Condé (Guinée), Denis Sassou NGuesso (Congo) assistent à cette première conférence sur le climat pour la région du Sahel.