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Ouverture du procès de complices présumés dans l'attentat de Copenhague


Policiers et journalistes au tribunal de Copenhague où sont jugés quatre complices présumés d'un attentat contre un rassemblement pour la liberté d'expression et une synagogue. (REUTERS/Emil Hougaard/Scanpix Denmark)
Policiers et journalistes au tribunal de Copenhague où sont jugés quatre complices présumés d'un attentat contre un rassemblement pour la liberté d'expression et une synagogue. (REUTERS/Emil Hougaard/Scanpix Denmark)

Omar El-Hussein, Danois d'origine palestinienne de 22 ans, avait tué deux personnes et blessé cinq policiers le 14 février 2015 lors de deux attaques. Les accusés, complices présumés, encourent la perpétuité. Tous clament leur innocence.

Un an après le double attentat contre une conférence sur la liberté d'expression et une synagogue à Copenhague, le procès de quatre complices présumés du tueur s'est ouvert jeudi devant le tribunal de la capitale danoise, placé sous haute sécurité.

Selon un scénario rappelant les attentats commis contre l'hebdomadaire français Charlie Hebdo et un Hyper Cacher à Paris le mois précédent, Omar El-Hussein, Danois d'origine palestinienne de 22 ans, avait tué deux personnes et blessé cinq policiers le 14 février 2015.

À l'ouverture des débats, le procureur Bo Bjerregaard a estimé que les accusés ne pouvaient pas ignorer les intentions du tueur, que certains fréquentaient depuis l'enfance. Ils ont voulu "déstabiliser ou détruire les fondations politiques, constitutionnelles, économiques et sociales" du Danemark, a lancé le magistrat.

Le procès de Copenhague, événement rare dans la lutte contre le jihadisme en Europe, se tient dans un contexte de menace toujours très élevée depuis les attaques qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre à Paris et sa proche banlieue.

Mardi, la police danoise révélait l'arrestation en janvier d'une adolescente de 16 ans et d'un jeune homme de 24 ans soupçonnés d'avoir préparé des attentats contre deux écoles, dont une école juive.

Le tueur de Copenhague avait fait selon les enquêteurs allégeance au chef du groupe jihadiste État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, sur sa page Facebook le jour des attentats mais n'avait aucun lien connu avec des réseaux jihadistes. Il a été abattu à l'aube du 15 février, quelques heures après les attaques, dans un échange de tirs avec la police.

Poursuivis pour la seule attaque de la synagogue, ses complices présumés sont des délinquants déjà condamnés pour des faits allant du simple cambriolage à la détention d'armes automatiques.

Liban Ahmed Saleban Elmi, 20 ans, Ibrahim Khalil Abbas, 23 ans, Bhostan Khan Hussein, 26 ans et Mahmoud Rabea, 31 ans, ont d'après les enquêteurs fourni au tueur des munitions de 7,65 et 9 mm, un sweat-shirt à capuche et un sac, et lui ont facilité l'accès à un ordinateur dans un cybercafé d'où il avait pu localiser le lieu de culte.

"Il ne pratiquait pas beaucoup"

Deux d'entre eux, Ibrahim Khalil Abbas et Liban Ahmed Saleban Elmi, sont accusés de s'être débarrassés de l'arme utilisée dans la première attaque.

L'avocate du second a expliqué que si son client était bien un ami d'enfance d'Omar El-Hussein, il ignorait tout de ses desseins. "Il ne nie pas" avoir rencontré le tueur dans l'après-midi du 14, "mais il dément avoir su quoi que ce soit concernant un acte de terrorisme", a déclaré Mette Grith Stage à l'AFP.

"Mon client est musulman mais il ne pratiquait pas beaucoup (...). Je ne le vois pas comme quelqu'un de radicalisé", a-t-elle par ailleurs souligné.

Un cinquième mis en cause, le propre frère du tueur auquel il avait fourni un gilet pare-balles, a bénéficié d'un non-lieu, l'enquête n'ayant pas permis d'établir qu'il connaissait ses projets meurtriers.

En février 2015, Omar El-Hussein avait d'abord ouvert le feu au fusil d'assaut sur le centre culturel Krudttønden, où se tenait une conférence autour du thème "Art, blasphème et liberté" en présence du dessinateur suédois Lars Vilks, auteur de caricatures du prophète Mahomet, et de l'ambassadeur de France, François Zimeray.

Le cinéaste danois Finn Nørgaard, 55 ans, avait été tué, et trois policiers blessés.

Se sachant identifié, le tueur avait demandé l'aide de connaissances pour commettre un second attentat et aller au devant de son destin. Avant de mourir, il avait écrit à ses "frères" en se vantant d'avoir gagné sa place au "paradis", selon des sources policières citées par Radio24syv.

Dans la nuit, il avait ainsi abattu un fidèle juif de 37 ans, Dan Uzan, qui montait la garde devant la grande synagogue de Copenhague où se déroulait une bat-mitsva (cérémonie par laquelle les adolescentes juives accèdent à la majorité religieuse). Il avait blessé également deux policiers.

Les accusés encourent la réclusion à perpétuité. S'ils écopent de cette peine, ils passeront au minimum 12 ans en prison.

Trente jours d'audience sont prévus, étalés jusqu'en septembre.

AFP

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