"Les Etats-Unis ne doivent pas utiliser les traités bilatéraux comme un prétexte pour saper la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine, pas plus qu'ils ne doivent soutenir ou cautionner les actions illégales des Philippines", a déclaré le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi à Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, lors de leur entretien, selon la chaîne chinoise CCTV.
Le haut conseiller de Joe Biden a pour sa part "rappelé l'engagement des Etats-Unis à défendre leurs alliés dans la zone Indo-Pacifique", selon un communiqué diffusé mercredi par la Maison Blanche. Jake Sullivan a aussi "exprimé sa préoccupation face aux actions déstabilisatrices de la Chine contre des activités maritimes légales des Philippines en mer de Chine méridionale", selon le compte-rendu publié par l'exécutif américain.
Il a également, reprenant le langage désormais habituel des Etats-Unis en la matière, "souligné l'importance du maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan".
Chine et Russie
L'émissaire américain a aussi fait part une nouvelle fois des "inquiétudes" américaines face au "soutien apporté par la Chine à l'industrie de défense russe."
Les tensions entre Pékin et Manille se sont intensifiées ces derniers mois et ont été marquées par une série de confrontations en mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique une grande partie des îles et récifs malgré une décision d'un tribunal international qui avait rejeté ces prétentions en 2016.
Lundi, la Chine a annoncé avoir pris "des mesures de contrôle" après un nouvel incident avec des navires philippins près d'un atoll disputé en mer de Chine méridionale, le quatrième en une semaine. Selon la chaîne d'Etat chinoise CCTV, M. Wang a déclaré à son interlocuteur américain que la Chine était "fermement engagée pour la sauvegarde de sa souveraineté territoriale et de ses droits maritimes sur les îles de mer de Chine méridionale".
Le Japon et les Philippines, deux pays alliés des Etats-Unis, ont fait porter à Pékin la responsabilité des tensions en mer de Chine, Tokyo estimant que Pékin était le "plus grand perturbateur" de la paix en Asie du Sud-Est.
Ce déplacement de Jake Sullivan est le premier d'un conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche en Chine depuis 2016. Il témoigne, selon Washington, d'une volonté de maintenir le dialogue entre les deux superpuissances, exprimée en novembre 2023 lors d'une rencontre de Joe Biden et du président chinois Xi Jinping en Californie.
Communication militaire
La Maison Blanche a estimé que les discussions à Pékin avaient été "franches, substantielles et constructives." Les Etats-Unis ont rappelé, lors des entretiens entre Jake Sullivan et Wang Yi, "l'importance d'avoir des communications régulières et continues" au niveau militaire. Les discussions ont porté sur les domaines de coopération possible entre les deux puissances rivales, en particulier la lutte contre le trafic de fentanyl et celle contre le changement climatique.
Sur d'autres sujets plus contentieux entre Washington et Pékin, le conseiller à la sécurité nationale a indiqué que l'administration Biden continuerait à prendre "les décisions nécessaires pour éviter que des technologies militaires américaines avancées soient utilisées de manière à compromettre notre sécurité nationale". Les Etats-Unis ont pris une série de mesures limitant l'accès de la Chine à certaines technologies de pointe, au grand dam de Pékin qui y voit une violation des règles du commerce international.
Jake Sullivan a enfin évoqué le cas d'Américains "détenus sans raison (en Chine) ou interdits de sortie du territoire", en affirmant que le sujet était une "priorité".
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