Cette situation est la conséquence de l’application depuis un mois de l’accord signé en 2012 entre le gouvernement tchadien et la société chinoise.
Le directeur général adjoint de cette raffinerie Seïd Idriss Déby, l’un des fils du président de la République sur instruction du ministre du pétrole aurait tenté d’appliquer le texte en responsabilisant des personnes non qualifiées au moment où son directeur général était en congés.
Mécontents, les techniciens chinois ont arrêté la production pendant plusieurs jours.
Le ministre du Pétrole Boukar Michel a déclaré : "Après plusieurs négociations, nous pouvons dire à la population que le problème est résolu".
Il a expliqué qu’ils ont "accepté de reprendre mais avec la formation double cabine, un Chinois et un Tchadien au niveau de chaque poste. Vous avez vu c’est le chargement de GPL qui est en train d’être fait pour répondre aux besoins de la population".
"Répondre au besoin de la population", c’est une obligation pour un Etat responsable. Mais cette assurance, semble être une déclaration politique, alors que la structure des prix du gaz montrent bien que les consommateurs tchadiens sont les plus asphyxiés par le prix de l’aval pétrolier. Car toutes les taxes y compris le stockage de sécurité, qui d’ailleurs n’existe pas, sont comprises dans le prix de recharge.
"S’il n’y a pas d’argent, qu’on nous laisse au moins le gaz pour qu’on nous prépare à manger", se plaint un Tchadien. "Ça fait trois jours que je n’ai pas mangé. Le gaz est pratiquement invisible ces derniers temps dans les différents points de vente. Pour le moment nous ne savons quoi faire et où aller".
Pour le président du syndicat des grossistes et revendeurs de gaz Randa Bongo, les consommateurs ne vont retrouver le sourire que lorsque le retard créé par la rupture de production pendant 12 jours sera comblé.
"A N’Djamena, il y a une estimation d’à peu près 20 tonnes de gaz par jour", rappelle-t-il.
"La raffinerie ne met à notre disposition que 14 tonnes, il y a un déficit de 6 tonnes par jour puisque la raffinerie ne produit pas. C’est sur le stock qui était resté là qu’ils sont en train de livrer aux marqueteurs. Donc on s’est rendu compte que quand la raffinerie s’est arrêtée le même jour, il n’y avait plus de gaz dans la ville. Or dans les conditions qui étaient fixés ce que les marqueteurs devaient avoir le stock de sécurité mais ce n’est pas le cas", indique-t-il.
Selon des sources proches de l’autorité de régulation du secteur pétrolier aval du Tchad, il faut moderniser le secteur en installant des dépôts stratégiques et sécuritaires pour pallier la pénurie dans les jours à venir. Il faut aussi combattre les criminels économiques qui pratiquent le système de transvasement des bouteilles de gaz indique la même source.