Amjad Sabri était âgé d'environ 45 ans et circulait en voiture avec un proche lorsque les assaillants se sont approchés à moto. Ils ont ouvert le feu sur eux, a indiqué à l'AFP l'inspecteur de police Farooq Sanjarani.
L'artiste, atteint de 5 balles, a été déclaré mort à son arrivée à l'hôpital, tandis que son compagnon de route se trouve dans un état critique, selon une source médicale.
"Il s'agit d'un meurtre ciblé et d'un acte de terrorisme", a déclaré un autre officier de police, Muqaddas Haider.
M. Sabri était un "qawwal", c'est-à-dire un interprète de "qawwali", une forme traditionnelle de musique religieuse islamique très appréciée en Asie du Sud, et dont l'origine remonte au XIIIè siècle.
Elle est associée au soufisme, une branche mystique de l'islam considérée comme hérétique par certains groupes islamistes radicaux comme les talibans.
Ces derniers, ainsi que d'autres groupes extrémistes ont mené une série d'attaques ces dernières années contre des mosquées et des sites soufis. En 2010, un attentat à la bombe avait frappé le mausolée de Data Darbar à Lahore, tuant plus de 40 personnes.
Sabri était le fils d'un chanteur de qawwali légendaire, Ghulam Farid Sabri, décédé en 1994. Il apparaissait fréquemment à la télévision, notamment dans une émission matinale pendant le mois de ramadan, actuellement en cours.
De nombreuses voix se sont élevées mercredi pour condamner le meurtre.
"Je suis terriblement choqué de l'annonce (de sa mort). Qu'Allah l'accueille au paradis", a réagi sur Twitter le président du Parlement pakistanais, Ayaz Sadiq.
"Choqué et attristé par l'annonce du meurtre de Amjad Sabri: ce n'est pas juste un crime mais une attaque à l'encontre de notre culture et notre patrimoine", a renchéri Mustafa Qadri, un spécialiste de droits de l'Homme de l'organisation Amnesty International.
Avec AFP