Dans la capitale, Kinshasa, la plupart des stations Total ou Egen étaient fermées, ont rapporté des journalistes de l'AFP dans la commune de la Gombe.
Celles qui étaient ouvertes étaient prises d'assaut par des files d'automobilistes dans ce quartier qui est le moteur économique et administratif de la mégapole d'environ 10 millions d'habitants.
"Il n'y a pas d'approvisionnement depuis jeudi", selon l'un des pompistes.
"Il n'y a plus d'approvisionnement car les sociétés commerciales de distribution vendent à perte", a expliqué à l'AFP Emery Mbantshi Bope, vice-président du groupement des sociétés pétrolières privées.
Ces sociétés achètent en effet le pétrole en dollar et le revendent en franc congolais, qui a fortement perdu de sa valeur depuis le début de l'année par rapport à la devise américaine.
"Les prix sont réglementés à 1.380 francs congolais pour un dollar, or ce taux est irréel car le dollar est plus haut", a ajouté M. Mbantshi Bope. Le dollar s'échange à plus de 1.500 francs congolais.
M. Mbantshi Bope a rencontré lundi plusieurs ministres (Economie, Finances, Hydrocarbures), leur demandant "de corriger le taux de change dans la structure des prix", sans préciser le nouveau taux revendiqué par les professionnels.
Autre revendication : "Permettre aux sociétés distributrices d'acquérir auprès de la Banque centrale des dollars à un taux préférentiel".
"Nous avons mis en place une commission d'experts pour proposer des solutions", a indiqué à l'AFP le ministre de l'Economie, Joseph Kapika, refusant de se prononcer sur la question présente dans tous les esprits: une possible hausse du carburant à la pompe (un peu plus de 1.700 francs congolais le litre actuellement).
"La monnaie se stabilise. Le carburant intervient pour 12,5% dans la formation du taux d'inflation", a souligné le ministre.
La commission d'experts doit poursuivre ses travaux à partir de mardi. "Les stations seront réapprovisionnées en attendant de voir l'issue des négociations", a assuré M. Mbantshi Bope.
Avec AFP