Le pape François, "bouleversé", a dénoncé d'une voix émue samedi 14 novembre les attentats de Paris, mais le Vatican a appelé à ne pas céder à la panique, en particulier à l'approche du Jubilé à Rome.
"Je suis bouleversé, je ne comprends pas ces choses, faites par des êtres humains (...). Il ne peut pas y avoir de justifications, religieuses ou humaines. Ce n'est pas humain", a déclaré le pape dans un entretien téléphonique avec la télévision TG2000.
D'une voix faible, cherchant ses mots, le pape a exprimé sa proximité avec les familles des victimes. "Je suis proche de tous ceux qui souffrent et de toute la France, que j'aime tant".
Dans la nuit, le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, avait dénoncé "une attaque contre la paix de toute l'humanité qui requiert une réaction décisive et solidaire de notre part à tous pour s'opposer à la diffusion de la haine meurtrière sous toutes ses formes".
Inquiétude autour du Jubilé à Rome
Sur Radio Vatican, le père Lombardi a répondu aux inquiétude exprimées autour du Jubilé de la miséricorde qui doit attirer à partir de 8 décembre des millions de pèlerins dans la capitale italienne, souvent citée comme cible dans la propagande de l'organisation Etat islamique (EI).
"Attention ! Ces assassins possédés d'une haine insensée sont appelés terroristes justement parce qu'ils veulent répandre la terreur. Si nous nous laissons effrayer, ils ont déjà atteint leur objectif premier", a-t-il déclaré en appelant à résister "avec courage à la tentation de la peur".
"Bien entendu il faut être prudents et pas irresponsables, prendre des précautions raisonnables. Mais nous devons continuer à vivre en construisant la paix et la confiance réciproque", a-t-il insisté.
"Il n'est pas le moment de renoncer au Jubilé de la miséricorde ou d'en avoir peur. Nous en avons plus besoin que jamais", a-t-il estimé. "Le message de la miséricorde est nécessaire pour nous rendre plus capables de réconciliation, de construire des ponts malgré tout, d'avoir le courage de l'amour".
L'organisation Etat islamique (EI) et d'autres groupes jihadistes profèrent régulièrement des menaces à l'encontre de l'Italie et en particulier de Rome.
Dans la nuit, l'alerte dans le pays a été relevée au deuxième niveau - un cran en-dessous du niveau maximum activée en cas d'attentat - pour permettre, en cas de besoin, une intervention immédiate des forces spéciales de l'armée.
Avec AFP