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Paralysie du secteur de la justice nigérienne


La cour de Justice à Niamey, Niger, le 13 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
La cour de Justice à Niamey, Niger, le 13 mars 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Les magistrats observent un mouvement de grève de 48 heures à l’appel de leur syndicat. Ils protestent contre la récente révision de leur statut qui consacre dorénavant plus d’ouverture à la fonction de juge.

Beaucoup d’usagers des services de justice étaient désabusés jeudi matin au tribunal de Niamey ou presque tout était à l’arrêt.

Le secteur de la justice paralysé par un mouvement de grève de 48h
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"C’est vraiment décevant. Je suis venue récupérer un permis pour aller voir un ami emprisonné et c’est là que j’apprends que les magistrats sont en grève. On me dit de revenir lundi", regrette Amina à l’entrée du tribunal. "J’ai rendez-vous avec le juge qui doit me signer mon certificat de nationalité aujourd’hui, mais je constate qu’il n’y a personne", dit pour sa part Ousmane devant un bureau fermé.

La grève est prévue pour les 26 et 27 décembre par le syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN). Ce mouvement entend faire pression sur le gouvernement pour que le chef de l'état ne promulgue pas le statut de la magistrature nigérienne, tel que adopté par le parlement. Dans le nouveau texte, il est désormais permis aux jeunes ayant le master 1 de pouvoir concourir pour accéder à l’école de formation judiciaire qui forme les magistrats. Pour le syndicat, le master1 est un certificat, pas un diplôme.

“Un Etat qui se respecte ne peut pas recruter un fonctionnaire, de surcroit un magistrat, sur la base d’un certificat” dénonce Yayaha Doubou secrétaire général adjoint du SAMAN. “Nous ne pouvons pas accepter cette réforme” à laquelle le syndicat n’a d’ailleurs pas été associe. “C’est dans la rue que nous avons appris que notre statut sera modifié”.

Selon le garde des sceaux, cette révision n’est que justice et équité qui sont rétablies. “Les premières promotions de magistrats issues de l’école de formation judiciaire ont été recrutées sur la base de Master 1. C’est après qu’une loi est intervenue pour rehausser le niveau de formation à la maitrise. C’est inacceptable pour nous et nous avons ainsi décider de réparer cela” souligne Morou Amadou.

Apropos de ce mouvement de grève, le ministre de la Justice estime qu'il est illégal, le gouvernement envisage de prendre les mesures pour que les magistrats eux même respectent la loi.

La modification étant adoptée par l’Assemblée, il reste la promulgation de la loi par le président de la république. Le syndicat des magistrats plaide auprès de celui-ci, parallèlement au mouvement de grève, pour qu’il renvoie le texte en seconde lecture au parlement.

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