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Pas de poursuite pour "crimes" en RDC après la vidéo d'un massacre


Le ministre Lambert Mende lors de son passage à VOA Afrique, Washington DC, le 11 janvier 2017.
Le ministre Lambert Mende lors de son passage à VOA Afrique, Washington DC, le 11 janvier 2017.

Les poursuites annoncées par Kinshasa contre deux soldats après la publication d'une vidéo mettant en cause l'armée congolaise dans un massacre de civils ne portent pas sur des faits de "crimes".

"Il ne s'agit nullement de poursuites pour crimes de guerre ou crimes contre l'humanité tels qu'on voit dans ce grossier montage d'une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux pour accuser faussement les FARDC" (Forces armées de la RDC), a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

"Un major et un sous-officier sont poursuivis devant la Cour supérieure militaire de Mbuji-Mayi pour des faits de violations des consignes, extorsions des biens des civils lors d'une opération militaire à Mwanza Lomba", a ajouté M. Mende.

Samedi, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo non authentifiée mettant en cause l'armée dans un massacre de civils au Kasaï, le gouvernement de la République démocratique du Congo avait qualifié de "montage" ce film tourné selon un plan-séquence unique avant de reconnaître que des soldats congolais avaient pu commettre des "excès" en réprimant la rébellion Kamwina Nsapu, qui déstabilise cette région du centre du pays depuis septembre.

Dans un communiqué, le gouvernement avait alors annoncé qu'un officier et un sous-officier répondaient "d'ores et déjà devant la justice militaire" de ces "excès" ou "abus", sans préciser devant quelle juridiction, ni les charges retenues contre eux.

D'une durée de plus de sept minutes, la vidéo semble avoir été tournée à l'aide d'un téléphone portable par un membre d'un groupe de huit soldats en treillis parlant lingala (la langue officielle de l'armée congolaise) et swahili (langue parlée dans l'Est du Congo).

Elle montre le petit détachement ouvrir un feu nourri sur un groupe de personnes à quelques dizaines de mètres chantant en tshiluba (langue parlée au Kasaï) "Notre terre, notre terre".

Les hommes en uniforme achèvent ensuite leurs victimes, parmi lesquelles trois femmes, et insultent les cadavres en se vantant que les "FARDC (sont) toujours au rendez-vous", tout en localisant la scène dans le village de Mwanza Lomba, au Kasaï-oriental.

La vidéo montre pas moins de vingt cadavres. Quelques hommes, certains la tête ceinte d'une tresse de liane, tiennent encore un lance-pierre ou un bâton.

Avec AFP

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