Depuis quelques semaines, des voix, parmi lesquelles celle de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), syndicat et acteur de poids, se sont élevées pour réclamer un remaniement en arguant des difficultés économiques du pays.
"L'UGTT est un partenaire essentiel mais c'est le chef du gouvernement qui décide (...) et, aujourd'hui, il n'y a pas de remaniement" prévu, a sèchement affirmé M. Chahed dimanche soir dans une interview à la télévision publique.
"Ce qui a le plus nui à la Tunisie après la révolution (de 2011, ndlr), c'est l'instabilité politique", a insisté le chef du gouvernement.
"Avec sept ou huit gouvernements en sept ans, on ne peut pas construire de politiques agricoles, de politiques économiques", a-t-il ajouté.
>> Lire aussi : En Tunisie, des contestations nourries par une économie bloquée
Mercredi, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, avait jugé nécessaire "d'injecter un sang neuf et de penser à un remaniement, quel qu'il soit", alimentant plusieurs jours de débat dans les médias.
Le responsable syndical avait demandé aux autorités d'assumer leurs responsabilités après le "classement (du pays) sur des listes noires", en allusion à la présence de la Tunisie sur une liste noire européenne en matière de blanchiment d'argent et corruption.
Ce classement a déclenché une vive polémique suite à laquelle le gouverneur de la Banque centrale a dû démissionner.
La Tunisie venait, qui plus est, d'être retirée d'une autre liste noire européenne, celle des paradis fiscaux.
Le pays organise le 6 mai les premières élections municipales depuis la révolution qui a balayé la dictature de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Ce scrutin sera l'occasion de jauger le poids des forces politiques en présence, notamment des deux principaux partis: Nidaa Tounès, fondé par le président Béji Caïd Essebsi, vainqueur des législatives et présidentielle de 2014, et Ennahdha, formation islamiste également présente au sein du gouvernement.
Avec AFP