Après avoir réuni les deux camps fin décembre à Entebbe, en Ouganda, afin de relancer un dialogue bloqué depuis juillet, la médiation du président ougandais Yoweri Museveni avait annoncé une reprise des discussions le 6 janvier à Arusha. Cette date avait immédiatement été dénoncée par le camp du président burundais Pierre Nkurunziza, qui avait expliqué qu'elle n'avait pas fait l'objet d'un "consensus".
"Le gouvernement du Burundi a dit clairement que la date du 6 janvier n'était pas ‘concertée’", a répété mardi à l'AFP le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe.
"Il n'y aura pas de dialogue demain! Le gouvernement du Burundi a écrit le 30 décembre à la ‘facilitation’ ougandaise pour lui demander un report de ce dialogue à la date du 15 janvier, on attend sa réponse", a expliqué de son côté à l'AFP un haut cadre de la présidence burundaise, ayant requis l'anonymat.
L'opposition a de son côté indiqué que les discussions ne pouvaient pas concrètement reprendre mercredi, ajoutant n'avoir aucune information sur une nouvelle date.
"On n'a pas encore reçu d'invitation ce qui signifie que le rendez-vous de demain (mercredi) ne peut plus avoir lieu", a regretté Pancrace Cimpaye, porte-parole du Cnared, plate-forme regroupant l'essentiel de l'opposition burundaise opposée au troisième mandat du président Nkurunziza, déclencheur de la crise.
"On n'a rien sur une nouvelle date jusqu'ici. Ce qu'on demande c'est que ces négociations se poursuivent le plus rapidement possible pour mettre fin au calvaire que vit la population qui est en train d'être massacrée par Nkurunziza et ses sbires", a-t-il insisté.
Aucun responsable ougandais n'a pu être joint.
Le Burundi a plongé fin avril dans une crise émaillée de violences meurtrières, à l'annonce de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat, que ses adversaires jugent contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Un dialogue entamé mi-juillet à Bujumbura sous l'égide de M. Museveni avait été brutalement interrompu à deux jours de la présidentielle controversée du 21 juillet, en l'absence de délégués du gouvernement alors que devait être abordée la question du report de ce scrutin, qui a finalement vu la réélection de M. Nkurunziza.
Avec AFP