La connexion internet a été rétablie dans la nuit de dimanche à lundi, après une coupure de près de 24 heures, mais aucune tendance officielle n'avait été donnée 24 heures après la fermeture des bureaux de vote.
Seuls deux partis proche du pouvoir, le Bloc Républicain et l'Union des Progressistes étaient en lice pour ce scrutin, mais tout le pays attend de connaître le taux de participation, après l'appel au boycott de l'opposition.
"À l'heure actuelle, il est difficile à la CENA de faire le point dans la mesure où vous savez que le code électoral nous oblige à recevoir les résultats physiques des coordonnateurs d'arrondissement. Donc nous ne pouvons donner une quelconque tendance", a déclaré Emmanuel Tiando, président de la Commission électorale nationale autonome.
Pour certains électeurs, La peur de violences est l'une des raisons qui les ont poussés à rester chez eux dimanche.
"Tout le monde a peur de sortir de chez lui pour aller voter. Ils ont peur de tout ce qui peut se passer. Parce qu’avec les menaces, tout peut arriver", a confié un électeur à VOA Afrique. "Cette élection est bien particulière. Ça a dénaturé complètement notre démocratie", a dit un autre Béninois.
Des actes de violence ont été signalés dans le nord du pays, où des électeurs ont été chassés à coup de bâtons et des portes donnant accès à des bureaux de vote ont été barricadées. Le ministre de l'Intérieur Sacca Lafia a déclaré que des sanctions seront prises contre les auteurs d’actes de violence.
"Des individus incontrôlés s'en sont pris au matériel de vote, aux équipements de la police républicaine et à ses hommes, à des biens privés, à des journalistes", a déclaré le ministre.
"D'autres encore ont entrepris de barrer la route pour perturber, voire bloquer la circulation. Aucune perte en vies humaines n'est à déplorer. Les auteurs et commanditaires des actes de vandalisme, de violences seront poursuivis et sanctionnés avec la dernière rigueur conformément aux lois de la République", a précisé M. Lafia.
Dans la région d'Allada, à une cinquantaine de kilomètres de Cotonou, les taux de participation dépassaient difficilement les 20%.
Lors d'un point de presse, la plateforme des organisations de la société civile a relevé les incidents et a plaidé pour le rétablissement total de l'accès à Internet.
"Préoccupée par la restriction de l'accès à l'Internet, la plateforme réitère sa recommandation relative à la fourniture permanente de l'Internet sur toute l'étendue du territoire national", souligne Fatoumata Zossou Batoko, présidente de la plateforme électorale.
Amnesty International et des associations béninoises ont dénoncé les coupures internet ainsi que le "niveau de répression alarmant" au Bénin, et pour plusieurs observateurs, ce scrutin marque "un tournant autoritaire" du président Patrice Talon, après 30 ans de transition démocratique.