"Nous sommes fiers et heureux. Les amoureux du reggae n'auront pas à raser les murs! Les gens ont compris que le reggae n'est pas un phénomène de mode parce l'injustice, la pauvreté ne sont pas des modes, Dieu n'est pas une mode, la misère, la guerre, l'espoir, la faim ne sont pas des modes. Voila pourquoi le reggae est encore là et sera toujours là", a affirmé à l'AFP Alpha Blondy, 65 ans, auteur notamment de "Brigadier Sabari", "Black Samurai" ou "Sweet Fanta Diallo".
"C'est une très grande fierté et en même temps une grande humilité de savoir que le travail que nous faisons, que les messages que nous envoyons ne sont pas tomber dans les oreilles de sourds", a poursuivi le chanteur qui souligne que les textes sont autant à l'honneur que la musique.
"Ca va ensemble. L'inspiration du reggae comme toutes les inspirations musicales est divine. Mais les reggaemen ont mis l'engagement en avant", a assuré Alpha Blondy, qui vient d'accomplir un pèlerinage à la Mecque et cite régulièrement Dieu.
Il se félicite "qu'une structure comme l'Unesco déclare (patrimoine de l'humanité) cette musique des marginaux, des marginalisés, des proscrits, des laissés-pour-compte, des anti establishment!"
Le reggae a émergé en Jamaïque à la fin des années 1960. Style musical issu du ska et du rocksteady, il a aussi intégré des influences du jazz et du blues. Le reggae est indissociable du rastafarisme, mouvement spirituel qui sacralise l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié et promeut l'usage de la ganja, ou marijuana.
Par ailleurs, la star ivoirienne souligne l'apport de tous les artistes non jamaïcains, refusant de tirer la couverture à lui: "Tiken Jah Fakoly, Ismael Isaac, Fadal Dey (chanteurs ivoiriens), UB40 et même Serge Gainsbourg. Tous sont des bâtisseurs de la chose reggae... Les couronnes on n'en veut pas!", affirme Alpha Blondy dont le dernier album "Human race" comprend notamment une reprise de "Je suis venu te dire que je m'en vais", une chanson de l'artiste français.
Avec AFP