Cinq jours après la tenue du scrutin, les résultats définitifs sont finalement rendus publics ce mercredi.
La commission électorale du Rwanda a confirmé mercredi la victoire du président Paul Kagame à l'élection du 4 août avec un score sans appel de 98,79% des voix.
Le sortant qui dirige son pays depuis la fin du génocide de 1994 améliore ainsi légèrement le résultat préliminaire de 98,63% des suffrages.
L'écrasante victoire de M. Kagame, 59 ans, salué pour avoir mis fin au massacre visant principalement la minorité tutsi et redressé économiquement le Rwanda mais critiqué pour le manque d'ouverture démocratique, était attendue avant même le scrutin.
Le résultat final de la présidentielle crédite ses rivaux à l'élection, l'opposant Frank Habineza et le candidat indépendant Phillipe Mpayimana de respectivement 0,48 et 0,73% des votes.
Selon la commission électorale, le taux de participation s'est élevé à 96,42% des 6,9 millions d'électeurs inscrits.
Le pourcentage de voix obtenu par M. Kagame correspond à celui par lequel les Rwandais avaient approuvé en 2015 une modification de la Constitution lui permettant de se présenter pour un troisième mandat et de potentiellement de diriger le pays jusqu'en 2034.
Réserves à l'international
Les Etats-Unis ont toutefois émis des réserves sur cette victoire.
"Nous sommes troublés par les irrégularités observées au cours du scrutin et nous réitérons nos inquiétudes de longue date sur l'intégrité du processus de totalisation des votes", avait indiqué samedi le département d'Etat.
La diplomatie américaine avait également fait part de ses inquiétudes concernant "le manque de transparence pour déterminer l'éligibilité des candidats potentiels". L'Union eureopéenne avait émis des critiques du même ordre.
Vendredi dernier, jour du vote, le président de la Commission électorale Charles Munyaneza s'est félicité d'un "processus qui se passe bien, sans problème majeur" et d'une "élection pacifique", évaluant le taux de participation à 80% vers 13h.
Paul Kagame est l'homme fort du Rwanda depuis que le FPR a renversé en juillet 1994 le gouvernement extrémiste hutu ayant déclenché le génocide qui a fait 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Il a d'abord été vice-président et ministre de la Défense, dirigeant de facto le pays, avant d'être élu président en 2000 par le parlement. En 2003 et 2010, il est reconduit dans ses fonctions au suffrage universel avec plus de 90% des voix.