A l'issue de ce qui n'est que le deuxième procès de ce type à Bissau, le tribunal régional de la capitale a prononcé des peines de prison ferme à l'encontre de 12 accusés lors d'une audience à l'assistance clairsemée en raison des restrictions de circulation imposées par la lutte contre le nouveau coronavirus, a constaté un correspondant de l'AFP.
Mais dans cette ancienne colonie portugaise chroniquement instable, où des responsables politiques et militaires sont régulièrement soupçonnés d'être de mèche avec les trafiquants, les deux "cerveaux présumés" manquaient à l'appel et ont été condamnés par défaut à 16 ans de prison.
Les deux hommes, le Colombien Ricardo Ariza Monje, dit "Ramon", et Braima Seidi Ba, qui a la double nationalité portugaise et bissau-guinéenne, avaient pourtant été interpellés lors du déclenchement de l'"opération Navara" en septembre dernier, qui avait débouché sur la saisie de plus de 1,8 tonne de cocaïne.
Mais ils avaient mystérieusement disparu pendant leur transfert entre le commissariat de police et la prison. Ils sont depuis lors sous le coup d'un mandat d'arrêt international.
Les autres accusés, de nationalité bissau-guinéenne, colombienne, mexicaine et malienne, ont écopés de peine allant de quatre à 14 ans de prison.
En novembre, lors du premier procès de ce type à Bissau, Mohamed Sidy Ahmed, présenté par les autorités bissau-guinéennes comme un conseiller en communication du président de l'Assemblée nationale du Niger, Ousseini Tinni, avait été condamné à 15 ans de prison, et deux de ses complices à 14 ans.
Tous les trois avaient été arrêtés en mars 2019, lors de la saisie, alors record, de près de 800 kg de cocaïne dissimulés dans un camion frigorifique.
Les stupéfiants avaient pour destination le nord du Mali, où sévissent depuis près de 10 ans des jihadistes impliqués dans divers trafics, selon la police judiciaire de Bissau.