"Nous appelons toutes les parties à garder la tête froide (...) et à ne pas ouvrir la boîte de Pandore", a déclaré devant la presse le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, interrogé sur les renforts américains.
"Les États-Unis notamment devraient changer leur pratique de pression maximale (...) Non seulement cela ne permet pas de résoudre le problème, mais cela aggrave la crise", a-t-il indiqué.
Washington a décidé d'envoyer environ 1.000 militaires supplémentaires au Moyen-Orient dans un contexte de tensions accrues avec l'Iran, a annoncé lundi le secrétaire américain à la Défense, Patrick Shanahan.
Cette annonce est intervenue peu après la publication par son ministère de nouveaux documents accusant l'Iran d'avoir attaqué deux pétroliers en mer d'Oman la semaine dernière.
Signé par l'Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), l'accord de 2015 conclu à Vienne vise à limiter drastiquement le programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée des sanctions économiques internationales.
Mais Washington s'est retiré unilatéralement du pacte en mai 2018 et a rétabli de lourdes sanctions contre Téhéran, qui presse depuis des mois les autres signataires et partenaires de l'aider à en atténuer les effets dévastateurs.
Jusqu'ici, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a certifié que l'Iran agissait en conformité avec les engagements pris à Vienne.
Mais Téhéran a annoncé que ses réserves d'uranium enrichi passeraient à partir du 27 juin au-dessus de la limite prévue par l'accord de 2015.
"L'Iran doit prendre ses décisions avec précaution, il ne doit pas abandonner cet accord à la légère", a mis en garde Wang Yi lors d'un point presse avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Moualem, en visite en Chine.
Semblant impuissants face aux sanctions américaines, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, signataires de l'accord de 2015, exhortent également Téhéran à continuer de respecter l'accord. Le chef de l'ONU a lancé un appel similaire.
Sur le dossier syrien, Wang Yi a indiqué à son homologue que la Chine soutenait "fermement" le pays dans "sa lutte contre le terrorisme" et "dans sa reconstruction économique".
A l'ONU, Pékin a toujours voté contre ou s'est abstenu lors de votes de projets de résolutions visant à sanctionner le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad.
"La Chine a toujours préconisé le règlement de la question syrienne par des moyens politiques", a souligné M. Wang.
Avec AFP