La situation ne sera plus possible car dès le 20 septembre, le permis de conduire sera obligatoire pour les motocyclistes au Togo.
Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2019, 3178 accidents se sont produits sur les routes togolaises, ayant occasionné 354 décès et 4483 blessés.
Pour le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, les causes de ces accidents sont le non-respect du code de la route notamment l’excès de vitesse, des dépassements mal faits, la distraction en circulation en raison de l’utilisation du téléphone portable, la conduite en état d’ébriété et/ou sous l’influence de stupéfiants.
Les conducteurs de moto ont une connaissance assez limitée du code de la route, soutient Yark Damehane, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile.
"Le permis de conduire concerne beaucoup l’apprentissage du code de la route. Malheureusement, nos compatriotes motocyclistes ont encore, je dirai, du caillou dans le pied. Parce qu’ils se disent permis ou sans permis, je peux piloter ma moto, avec les conséquences que nous venons de voir", déplore le ministre Damehane, qui annonce que dès le 20 septembre le permis de conduire sera exigé à tout motocycliste.
"On arrête un motocycliste, il n’a pas de permis, sa moto est en fourrière", a dit en substance Yark Damehane le 9 aout dernier, lors d’une conférence de presse à Lomé.
Le permis de conduire obligatoire pour les conducteurs de moto, est une mesure que salue Jean, détenteur d’un permis de conduire pour moto depuis 2015.
Après avoir indexé les conducteurs de taxi moto, qui, selon lui, "ne maîtrisent pas le code de la route et circulent n’importe comment", Jean fait noter que pour une application objective de la mesure, il faut que tout motocycliste y soit soumis.
"Il faut que le ministre sache bien que ‘charity begins at home’. Les agents de sécurité, eux-mêmes, n’ont qu’à essayer d’avoir d’abord leur permis pour servir d’exemple", a-t-il indiqué, faisant allusion au fait que des agents des forces de l’ordre circulent avec des motos sans plaque d’immatriculation.
20 septembre, une date pas très réaliste
La mesure annoncée par le gouvernement est unanimement ovationnée par les Togolais quoique certains estiment que la date du 20 septembre doit être revue.
"L’initiative en soi est bonne mais il faut laisser un peu de temps. Le 20 septembre est une date, si on peut dire un peu anarchique, excusez-moi le terme", a laissé entendre un conducteur de taxi moto.
Jean, cité plus haut, renchérit que le délai est trop court pour que tous les motocyclistes puissent entrer en possession de leur permis de conduire avant le 20 septembre.
"Il faut prolonger un peu le délai. Au moins dans le mois d’octobre, ça peut être faisable. Quand est ce qu’on va commencer à apprendre le code. Le 20 septembre, c’est déjà proche. On ne peut pas", a soutenu un autre motocycliste au micro de VOA Afrique à Lomé.
Pour réduire les accidents de circulation, Kodjo Agbétrobou, un usager de la route fait une toute autre proposition. "Ce n’est pas le permis de conduire qui va permettre de réduire le nombre d’accidents", analyse-t-il. Il propose une augmentation des amendes pour des infractions au code de la route.
En cas de non-respect des feux tricolores, il propose que le contrevenant paie 25.000 voire 30.000 francs CFA.
"Là, le conducteur sait que quand il ne va pas respecter les feux tricolores, il aura à perdre beaucoup de sous. Parce que ce n’est pas par manque de permis qui fait causer les accidents mais c’est un manque de conscience dans la conduite", ajoute Kodjo Agbétrobou tout coléreux.
Le Togo s’est doté d’une loi relative au code de la route et le gouvernement compte l'appliquer dans toute sa rigueur, pour réduire les morts sur les routes togolaises.