La peine maximale, les travaux forcés à perpétuité, a été requise à l'encontre de celui que le procureur Ali Ciré Ndiaye a décrit comme "l'idéologue" du projet, Makhtar Diokhané, et contre dix autres des 28 accusés, dont le procès placé sous haute sécurité avait démarré le 9 avril.
Lors de son réquisitoire d'une durée de 4h30, le procureur a réclamé une peine de 30 ans de travaux forcés contre un imam de Kaolack (centre) célèbre au Sénégal, Alioune Ndao, qu'il a accusé d'être le "coordonnateur" du groupe.
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Le représentant du ministère public a demandé l'acquittement de huit prévenus et réclamé des peines de "cinq à 10 ans" de prison et de 15 et 20 ans de travaux forcés contre les autres accusés dans ce qui constitue le plus important procès pour terrorisme au Sénégal par le nombre de prévenus.
La trentaine d'accusés, dont trois femmes, sont poursuivis pour "actes de terrorisme par menaces d'attentat", "association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux" et "apologie du terrorisme", "détention d'armes sans autorisation".
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Les plaidoiries sont prévues à partir de jeudi.
Il leur est reproché d'avoir voulu installer des bases jihadistes dans le sud et le sud-est du Sénégal et d'avoir envisagé d'ensuite étendre leur projet à des pays voisins tels que la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau.
"Makhtar Diokhané est en réalité l'idéologue de ce projet" visant à "perpétrer des attaques sur le sol de notre cher Sénégal" et "l'imam Ndao était le coordonnateur de ce projet (...), prêt à diriger les actions qu'allaient poser Diokhané et ses partisans de retour du Nigeria", a affirmé le procureur Ndiaye.
Selon lui, certains des prévenus ont séjourné dans les rangs de Boko Haram au Nigeria et d'Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali. Ils y ont notamment appris le maniement des armes, la conduite de chars de combats et l'utilisation d'explosifs, selon l'accusation.
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Le financement des attaques prévues sur le sol sénégalais a été assuré notamment par un Sénégalais basé en Arabie et par le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a dit M. Ndiaye.
"Nous pouvons être amenés à croire que notre pays n'a rien à voir avec le terrorisme" mais "le Sénégal l'a échappé belle", a dit M. Ndiaye, parlant de "preuves accablantes" contre des accusés.
Pays réputé pour sa tolérance religieuse, le Sénégal compte plus de 90% de musulmans, adhérant pour la plupart à l'islam soufi, représenté par différentes confréries. Il a jusqu'ici été épargné par les attentats qui touchent d'autres pays de la région comme le Mali ou le Burkina Faso.
Avec AFP