"Je veux, peut-être dans les deux prochaines années, que mon pays soit libéré de la présence de militaires étrangers", a déclaré M. Duterte au cours d'un forum économique au Japon, dans une allusion claire aux forces américaines. "Je veux les voir dehors et, si je dois abroger des accords, je le ferai", a-t-il ajouté.
M. Duterte effectue une visite de trois jours destinée à développer les échanges commerciaux avec le Japon, qui ont atteint plus de 18 milliards de dollars l'an dernier.
"Il s'agit de préserver et renforcer nos importants liens économiques avec le Japon, premier partenaire commercial des Philippines", avait expliqué mardi le président philippin. "Je suis impatient à l'idée de rencontrer des dirigeants d'entreprises au Japon. Je leur dirai clairement que nous sommes ouverts aux affaires".
Il s'était répandu en insultes contre les Etats-Unis avant son départ et peu après son arrivée mardi soir, devant la communauté philippine du Japon.
Le chef d'Etat philippin avait défrayé la chronique la semaine dernière à l'occasion d'une visite en Chine, où il a annoncé sa "séparation d'avec les Etats-Unis" au profit d'une alliance avec Pékin, avant de nuancer ses propos.
Mercredi, il a semblé vouloir calmer les inquiétudes du Japon, soucieux de l'influence grandissante de la Chine dans la région, en assurant son auditoire qu'il ne cherchait pas à avoir des liens militaires avec Pékin. "Nous n'avons pas parlé d'armes, nous n'avons pas parlé de déploiement de troupes", a-t-il dit au cours du même forum économique. "Nous avons évité de parler d'alliance militaire", a-t-il dit.
Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a déclaré mercredi que Tokyo continuerait de fournir une aide au développement aux Philippines mais n'a pas précisé si les relations avec les Etats-Unis seraient abordées lors de la réunion au sommet avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, prévue dans la soirée.
Avec AFP