"1,2 million de personnes ont urgemment besoin d'assistance" au Burkina Faso qui "fait face à des urgences humanitaires sans précédent du fait de la persistante de l'insécurité dans les régions du Centre-Nord, de l’Est et du Nord", selon un communiqué conjoint d'Ocha et du gouvernement burkinabè.
"Nous devons agir maintenant et travailler ensemble pour empêcher cette crise de devenir incontrôlable", a déclaré la coordinatrice résidente des Nations unies au Burkina Faso, Metsi Makhetha, soulignant que "les besoins humanitaires ont connu une forte augmentation au cours de la dernière année".
"Nous devons intensifier rapidement nos efforts pour sauver des vies et alléger les souffrances des femmes, des enfants et des hommes confrontés à des difficultés extrême à la suite des déplacements forcés", a-t-elle insisté.
Le gouvernement et la communauté humanitaire ont lancé un "plan d'urgence visant à mobiliser 100 millions de dollars pour fournir de la nourriture, de l'eau, des abris, des soins de santé et de la protection à 900 000 personnes les plus touchées par la crise".
"Notre combat commun est de garantir aux populations affectées, la dignité et la protection", a estimé la ministre burkinabè chargée de l'action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo.
Elle a lancé un "appel pressant" à tous les partenaires à accompagner la mise en œuvre du plan d'urgence qui vise à "assister les personnes les plus touchées par l'insécurité, y compris dans les communautés hôte accueillant des personnes déplacées, et les familles extrêmement vulnérables aux prises avec l'insécurité alimentaire et la malnutrition".
Cette année, "environ 676.000 personnes se trouveront en insécurité alimentaire et 130.000 enfants sont menacés par la malnutrition aiguë sévère", selon des chiffres de l'Ocha. L’insécurité croissante a déjà forcé 83.000 personnes à fuir leur maison à la suite des attaques et des affrontements violents.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord concentrées dans le Nord, elles se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin.
Les attaques attribuées notamment aux groupes jihadistes Ansaroul Islam et Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont fait plus de 300 morts, selon un comptage de l'AFP, voire plus de 500, selon d'autres sourcess, depuis 2015. Elles ont provoqué la fermeture de plus de 1.000 écoles, privant 150.000 enfants d'éducation.
Environ 120.000 personnes n'ont pas accès aux soins médicaux car les centres de santé dans les régions touchées par la violence ont fermé ou réduit leurs services.