Au total, 205 employés font l'objet de poursuites devant la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) qui a enquêté sur ces allégations de fraudes, a annoncé mardi soir la Commission électorale nationale indépendante (INEC) dans un communiqué.
Elle ne précise pas quels sont les partis politiques impliqués ni si les fraudes concernent les élections des gouverneurs des 36 Etats composant le Nigeria ou l'élection présidentielle, qui ont eu lieu en même temps.
Ces agents électoraux seront "suspendus de leurs fonctions et ne percevront que la moitié de leurs salaires", le temps que la procédure devant l'EFCC suive son cours, a ajouté la commission électorale après avoir également mené une enquête interne.
Les cas de 70 autres agents seront entre outre renvoyés à l'EFCC pour une enquête plus poussée, pouvant mener à d'éventuelles poursuites.
Selon la commission, les employés suspendus ont reçu environ trois milliards de nairas (8,9 millions d'euros) de pots-de-vin pour influencer l'élection dans 16 Etats, sur un total de 23 milliards de nairas "utilisés pour influencer les élections".
"Il y a eu une tentative claire de soudoyer le personnel de l'INEC pour influencer le résultat des élections générales de 2015 via une ONG, le Réseau ouest-africain des observateurs électoraux (WANEO), composé principalement de fonctionnaires retraités de l'INEC", poursuit le communiqué.
"WANEO et ses principaux promoteurs sont immédiatement placés sur liste noire. Le réseau ne doit plus être impliqué dans l'observation d'élections et toute autre activité organisée par l'INEC".
La commission a promis de continuer à défendre l'intégrité du processus électoral en prenant des mesures sévères contre les responsables impliqués dans les fraudes.
La présidentielle de 2015, remportée par le All Progressive Congress (APC) du président Muhammadu Buhari, a été marquée par la première victoire de l'opposition dans l'histoire du Nigeria.
Plusieurs hauts cadres du Peoples Democratic Party (PDP) de l'ex-président Goodluck Jonathan ont déjà été poursuivis pour avoir utilisé des fonds publics destinés à influencer le scrutin.
L'opposition accuse en retour l'APC au pouvoir d'instrumentaliser la lutte anti-corruption pour mener une chasse aux sorcières contre les membres du PDP.
Avec AFP