Le gouvernement affirme que plus de 300 établissements ont été fermés parce qu'ils opéraient sans autorisation. Les autorités de Yaoundé précisent que la qualité de l'enseignement dispensé par ces écoles n’est pas d’un bon niveau.
À l’aide d’un haut-parleur, cet enseignant du collège Adjal situé dans la capitale camerounaise demande à des centaines de parents, tuteurs et d’enfants réunis à l'extérieur de cette école secondaire de rentrer chez eux.
Mais les protestataires sont catégoriques : ils videront les lieux une fois qu’ils auront eu la garantie que l’établissement ouvrira ses portes. C’est l'une des 76 écoles secondaires et 245 écoles primaires qui ont été fermées au Cameroun pour avoir opéré illégalement ou dans de mauvaises conditions.
Gloria Ayansi est l'un des parents mécontents. Elle confie avoir déjà payé les frais de scolarité pour ses deux enfants. Un autre parent, Neba Ngwa Valentine, indique que sa fille est allée se faire inscrire avant que ne débute l'année scolaire le 5 septembre mais mauvaise nouvelle : le gouvernement a ordonné la fermeture de l'école qu’elle avait choisie.
Certaines écoles missionnaires qui sont généralement considérées comme faisant partie des meilleures au Cameroun ont également été mises sous scellé, d’après Akwanga Theophilus, conseiller au syndicat des enseignants de l’Autorité d’éducation presbytérienne.
Le gouvernement camerounais appelle les propriétaires d'écoles à pourvoir leurs établissements des nécessités de base comme l'eau courante, les toilettes et terrains de jeux.
Ce qui fait dire à Leke Tambo, secrétaire général au ministère de l'enseignement secondaire, que certaines écoles pourront rouvrir leurs portes si ces conditions sont remplies.
Le gouvernement, dit-il, a également demandé que les frais de scolarité soient remboursés aux parents. La fermeture des écoles n’est pas un fait nouveau au Cameroun.
En 2013, 750 établissements clandestins avaient été interdits d’opération.
Toutefois, selon le Syndicat des enseignants du Cameroun, ces écoles ont fait fi de l’interdiction et ont continué à opérer. Une situation que le syndicat attribue à ce qu’il qualifie de responsables d’éducation corrompus.
Reportage Moki Edwin Kindzeka (Yaoundé)