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Plus de 40 morts dont "probablement" un chef de l'EI dans un raid américain en Libye


Cette photo montre l'endroit où les avions de guerre américains ont frappé un camp d'entraînement du goupe Etat islamique à Sabratha, en Libye, près de la frontière tunisienne, le 19 février 2016.
Cette photo montre l'endroit où les avions de guerre américains ont frappé un camp d'entraînement du goupe Etat islamique à Sabratha, en Libye, près de la frontière tunisienne, le 19 février 2016.

C'est la deuxième fois en trois mois que les Etats-Unis mènent des frappes ciblées contre l'EI en Libye, pays plongé dans le chaos depuis 2011.

Des avions de combat américains ont mené vendredi un raid contre un camp d'entraînement du groupe Etat islamique (EI) en Libye, qui a fait plus de 40 morts dont "probablement" un chef de l'organisation jihadiste.

C'est la deuxième fois en trois mois que les Etats-Unis mènent des frappes ciblées contre l'EI en Libye, pays plongé dans le chaos depuis 2011. Le 13 novembre, un bombardement mené par des F-15 avait tué l'Irakien Abou Nabil, présenté alors par Washington comme "le plus haut responsable de l'EI en Libye".

Le raid aérien a touché vendredi à l'aube un bâtiment de deux étages abritant des jihadistes à Sabrata, à 70 km à l'ouest de Tripoli, ont indiqué les responsables libyens.

Quarante et une personnes ont été tuées et six blessées, selon un communiqué du conseil municipal de Sabrata. La majorité d'entre elles sont des Tunisiens, nombreux à avoir rejoint les rangs de l'EI en Libye voisine.

A Washington, un responsable militaire américain a affirmé que le raid avait "probablement provoqué la mort du cadre opérationnel de l'EI Noureddine Chouchane".

Ce Tunisien de 36 ans est soupçonné d'être derrière les deux attentats ayant meurtri la Tunisie l'an dernier: contre le musée du Bardo à Tunis en mars (22 morts) et contre un hôtel près de Sousse en juin (38 morts).

Selon les autorités tunisiennes, les jihadistes auteurs d'attaques en Tunisie s'étaient entraînés à Sabrata.

- 'Elément dangereux' -

Tunis a présenté vendredi Chouchane comme un "élément terroriste dangereux".

Les jihadistes visés préparaient des attaques contre des intérêts occidentaux, a indiqué le Pentagone.

"Nous avons mené cette action contre (Chouchane) et le camp d'entraînement après avoir déterminé qu'à la fois lui-même et les combattants de l'EI présents en ces lieux préparaient des attaques contre des intérêts américains et ceux d'autres pays occidentaux dans la région", a indiqué Peter Cook, porte-parole du Pentagone.

"L'élimination de Chouchane (va) amputer l'EI d'un intermédiaire d'expérience et nous estimons que cela aura un impact immédiat sur les capacités de l'EI à ancrer ses activités en Libye", a-t-il ajouté.

La maison visée "était louée par des étrangers dont des Tunisiens probablement membres de Daech (acronyme en arabe de l'EI). Des armes, dont des fusils et des roquettes RPG, ont été trouvées sous les décombres" de la maison, entièrement détruite, a précisé la municipalité de Sabrata.

"Nous avons entendu quatre grandes frappes à environ trois heures qui ont fait trembler notre maison", a indiqué Mousaab Kamouka, un habitant du quartier. "On ne savait pas l'origine du bruit jusqu'à ce qu'on apprenne qu'il y a eu un raid contre une maison", a-t-il ajouté.

Des photos diffusées par la municipalité montrent des décombres avec des matelas et des couvertures éparpillés, un morceau de métal avec l'inscription "Etat islamique" et des voitures endommagées.

Quatre cratères étaient visibles au milieu des décombres du bâtiment visé par le raid, une maison située à environ 8 km du centre-ville, selon un photographe de l'AFP.

C'est la première fois qu'un tel raid aérien vise la ville de Sabrata contrôlée par la coalition des milices de Fajr Libya qui s'est emparée en août 2014 de Tripoli et de plusieurs autres régions, poussant les autorités reconnues internationalement à s'exiler dans l'Est.

- Agir 'unilatéralement' -

Outre le raid mené en novembre contre l'EI, les Etats-Unis ont pris pour cible d'autres groupes jihadistes en Libye. En juin 2015, une frappe avait visé le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, lié à Al-Qaïda, mais son groupe avait démenti sa mort.

Le secrétaire américain à la Défense Ash Carter a affirmé la semaine dernière à la BBC que son pays continuerait à cibler les jihadistes en Libye, même "unilatéralement". Les Etats-Unis dirigent une coalition internationale qui frappe quasi-quotidiennement l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014.

Responsable d'attentats sanglants et d'exactions, l'EI est implanté en Libye depuis 2014, profitant du chaos dans lequel est plongé le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Il contrôle la ville de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, et ses environs et le nombre de ses combattants en Libye a doublé à environ 5.000 selon Washington.

Les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux s'alarment du fait que la Libye est en train de devenir un nouveau pôle d'attraction pour les jihadistes. Mais ils ne veulent toutefois pas évoquer maintenant la possibilité d'une intervention militaire et appuient les difficiles efforts de l'ONU pour tenter de mettre en place un gouvernement d'union.

Avec AFP

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