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Plus de 70 chauffeurs humanitaires détenus dans le Tigré


L'Éthiopienne Asafu Alamaya, une aveugle de 80 ans qui a fui le conflit du Tigré, est assise dans son abri de fortune au camp de réfugiés d'Um Raquba dans l'État de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 12 décembre 2020.
L'Éthiopienne Asafu Alamaya, une aveugle de 80 ans qui a fui le conflit du Tigré, est assise dans son abri de fortune au camp de réfugiés d'Um Raquba dans l'État de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 12 décembre 2020.

L'Ethiopie retient 72 chauffeurs du Programme alimentaire mondial (PAM) dans une ville du nord située sur la seule route permettant l'accès de l'aide humanitaire au Tigré, affirme mercredi l'ONU en pleine intensification des efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit qui dure depuis un an.

"Nous confirmons que 72 chauffeurs contractuels engagés par le PAM sont détenus à Semera. Nous sommes en contact avec le gouvernement éthiopien afin de comprendre les raisons de leur détention", a affirmé un porte-parole de l'ONU.

"Nous plaidons auprès du gouvernement pour assurer leur sécurité et l'entière protection de leurs droits légaux et humains", a ajouté ce porte-parole.

L'information de cette détention intervient au lendemain de celle de 22 employés éthiopiens de l'ONU, arrêtés par les autorités après un vaste coup de filet ayant ciblé des Tigréens dans la capitale, Addis Abeba.

Six d'entre eux ont été libérés et seize restaient en détention mardi soir, selon le porte-parole de l'organisation à New York, Stéphane Dujarric.

Ces arrestations font suite à l'état d'urgence décrété la semaine dernière par le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, face au risque de voir les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et de l'Armée de libération oromo (OLA) marcher sur la capitale.

Aucune information relative à l'origine ethnique des chauffeurs détenus à Semera n'était disponible dans l'immédiat, mais l'ONU a par le passé engagé des Tigréens pour transporter de la nourriture et de l'aide vers la région.

La guerre a débuté le 4 novembre 2020 quand M. Abiy a envoyé l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF, qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.

Le prix Nobel de la paix 2019 avait déclaré la victoire trois semaines plus tard. Mais les combattants du TPLF ont repris en juin l'essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, où se trouve Semera.

Marquée par les atrocités et la famine, qui touche plusieurs centaines de milliers de Tigréens selon l'ONU, la guerre a fait plusieurs milliers de morts et déplacé plus de deux millions de personnes.

Mais seule 15% de l'aide nécessaire a pu parvenir via Semera au Tigré, selon des estimations de l'ONU.

Les efforts diplomatiques, notamment des Etats-Unis et de l'Union africaine (UA), se sont multipliés ces derniers jours pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

Lundi, l'envoyé spécial de l'UA Olusegun Obasanjo a évoqué une "fenêtre d'ouverture".

L'initiative de l'ancien président du Nigeria, qui s'est rendu dimanche dans la capitale tigréenne Mekele, a notamment reçu le soutien du secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths.

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